Si
Eurosport
a pu négocier directement avec le club Italien
de Brescia pour la retransmission de son match contre
le PSG sur Internet, il ne pourrait pas en faire de
même pour toutes les compétitions de football.
La Coupe Intertoto et la coupe de l'UEFA sont en effet
les seules compétitions où les clubs peuvent
négocier eux mêmes leurs droits de diffusion
sans passer par des instances nationales ou internationales.
Pour le championnat de France de football, par exemple,
c'est normalement la Ligue nationale de football (LNF)
qui gère l''image des clubs et attribue globalement
les droits aux diffuseurs au terme d'un appel d'offres.
Canal Plus et TPS ont ainsi déboursé près
de 2,3 milliards de francs pour retransmettre des matches
du championnat jusqu'à 2006. La ligue se charge
ensuite de répartir cette somme équitablement
entre les clubs français. Le principe est d'ailleurs
le même pour la lucrative Ligue des champions,
où l'association du football européen
(UEFA) gère l'ensemble des droits télévisés.
Mais les clubs les plus populaires, et qui attirent
donc le plus d'audience, comme Manchester
United en Angleterre, ou l'Olympique
de Marseille en France, contestent les répartitions
effectuées par ces institutions et souhaiteraient
négocier eux-mêmes leurs droits. Leur objectif
étant de commercialiser en direct l'offre aux
chaînes, voire de diffuser les rencontres sur
leur propre média (Internet ou TV, l'OM disposant
par exemple de sa propre chaîne OM TV, gérée
conjointement avec... Canal +).
Sur
Internet, un accroc a déjà eu lieu à
propos de cette épineuse question. Orange,
la filiale de téléphonie mobile de France
Telecom, a en effet signé au mois de juillet
un contrat d'un montant de 400 millions de francs et
d'une durée de sept ans avec quatorze clubs français
de division 1 pour diffuser, à l'horizon 2003-2004,
des compte-rendus de matchs sur ses mobiles. Et, petite
révolution, le montant touché par chaque
club était proportionnel à la notoriété
de celui-ci. Raison pour laquelle certains clubs ont
d'ailleurs refusé de parapher le contrat, le
jugeant inéquitable. Mais comme
l'a révélé Le Figaro, Orange et
France Telecom ont illico été rappelés
à l'ordre par le gouvernement. Le contrat est
en effet illégal au regard de la loi française,
car Orange aurait dû passer par la LNF pour une
négociation globale.
Dans
l'affaire, France Telecom joue en fait la montre en
espérant que Bruxelles rendra rapidement, au
niveau européen, une décision en faveur
des clubs. Une mesure qui ouvrirait de nouvelles perspectives,
aussi bien à la télévision que
sur Internet, et à laquelle se préparent
déjà les groupes de médias européens.
Nombre d'entre eux se sont ainsi invités dans
le capital de clubs français. C'est le cas notamment
de Pathé à Lyon ou de M6 à Bordeaux.
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