Actualité / Le Net
Jeudi 10 février 2000

Houra.fr en litige pour son .com

Voici une nouvelle bataille qui tourne à nouveau autour d'un nom de domaine mais où les deux parties, contrairement à l'affaire AltaVista.fr, semblent avoir des raisons valables pour défendre leurs propres intérêts. D'un côté, l'association Houra.com, créée en octobre 1999 et qui prend la relève de Three Sounds (créée en mai 1999). Au départ, elle était destinée à monter le premier festival de musique sur Internet. Finalement, elle a préféré développer le concept "Houraforce" en s'appuyant sur les jeunes internautes et un portail généraliste sur ce thème. L'association revendique une cinquantaine de membres.
De l'autre côté, Houra.fr, le "cybermarché" rattaché au groupe de grande distribution Cora. Pierre Bourriez, PDG du site marchand, estime que l'association a réservé le nom de domaine Houra.com en juillet dernier quelques heures avant que la société Etudes et Finances, à l'origine du projet Houra.fr, ne s'y intéresse à son tour. "Nous avons réservé le .net, .org et .com. En qualité d'association, nous ne pouvions acheter houra.fr. Faute d'argent, nous n'avons pas pu nous constituer en entreprise sinon nous aurions acheté au même moment Houra.fr", explique Ely de Travieso, l'un des fondateurs de Houra.com.
Du côté du groupe Cora, on considèrait au début les membres de l'association comme des pirates mais Pierre Bourriez se montre dorénavant plus mitigé.
La saga commence début août. "Nous avons été contactés par un soi-disant jeune entrepreneur intéressé pour reprendre le nom de domaine. En fait, il s'agissait d'un responsable marketing de Houra", explique Ely de Travieso.
"Effectivement, nous avons essayé de les contacter. Nous leur proposions 50.000 francs mais ils en réclamaient 300.000. Par conséquent, nous avons intenté des actions contre eux", réplique Pierre Bourriez. Par "action", il faut entendre discussion entre avocats des deux parties. Mais les pressions semblent être allées au-delà du raisonnable.
Ely de Travieso évoque l'épisode ou le détenteur du nom de domaine et membre de l'équipe fondatrice, Arnaud Boudesseul, a été convoqué au commissariat de Nogent-sur-Marne. Il aurait été interrogé sur les activités de l'association le 30 septembre 1999. Netscope a rédigé un article à propos de cette affaire dans son édition de février 2000.
Selon le "Mag Internet", l'agent, en charge de cette affaire et qui a été contacté par la rédaction du magazine, ferait partie de la DST. Une situation ubuesque et romanesque qu'interprète Ely de Travieso comme telle : "Le groupe Cora a envoyé les services secrets enquêter sur l'association".
Pierre Bourriez refuse de confirmer cette information et renvoit la balle vers le groupe Cora, Houra.fr formant une entité à part. Le JDNet n'a pu contacter aucun responsable susceptible de répondre sur ce point au sein du groupe de distribution.
Pour l'instant, aucune procédure judiciaire n'a été entamée. Pourtant, la lutte est farouche pour faire valoir les droits de chaque requérant. Exemple à l'INPI (Institut nationale de la Propriété industrielle): l'organisme a enregistré une première fois la marque Houra, déposée initialement le 30 août dernier au nom d'Etudes et Finances pour le groupe Cora. Puis, l'association Houra.com est venue réclamer également cette marque. Il semblerait que Etudes et Finances soit revenue une deuxième fois pour élargir la marque à d'autres secteurs activités au cas où....
La possession définitive de la marque Houra auprès de l'INPI n'est toujours pas tranchée.
Chaque partie semble avancer ses pions sur l'échiquier. Dernier coup en date divulgué : on retrouve "houra.com" dans les métatags du cybermarché Houra.fr. Du coup, les internautes sont automatiquement ré-orientés vers le site marchand lorsqu'ils effectuent une recherche à partir d'un moteur. Reste à savoir si cette pratique peut être sanctionnée devant un tribunal. "D'un point de vue juridique, l'affaire peut être complexe car la marque n'est pas entièrement acquise à l'une des deux parties", explique Olivier Andrieu, consultant Internet.
Houra.fr et Houra.com expriment maintenant chacun de leur côté le souhait de trouver un accord à l'amiable. Nul doute qu'un terrain d'entente devrait être trouvé pour mettre un terme à cette guerre de tranchée. [Philippe Guerrier, JDNet]

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