Actualité / E-Commerce
Vendredi 19 mai 2000

Le patron de Boo France ne baisse pas encore les bras La filiale française de Boo devra faire l'objet d'une procédure propre de liquidation. Mais son directeur général croit encore en une issue favorable.


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La nouvelle de la liquidation de Boo est tombée mercredi soir vers minuit dans les bureaux de Boo France. "Nous avons tous un sentiment de déception et une profonde tristesse, raconte Serge Papo, le directeur général de la structure qui compte une dizaine de salariés. Mais ici, personne ne regrette l'aventure Boo.com. Nous avons voulu créer une nouvelle façon de faire son shopping en proposant une boutique globale. Peut-être avons nous grandi trop vite en créant six bureaux et en distribuant nos produits dans dix-huit pays. Nous avons mis en place une logistique formidable et unique et tout cela doit disparaitre."

Concrètement, la filiale française est une SARL au capital de 50.000 francs qui devra faire l'objet d'une procédure propre de liquidation. Le liquidateur français n'a pas encore été nommé, contrairement au cas de la maison-mère britannique qui a confié sa liquidation à KPMG. Le principal élément du patrimoine de la société française est à priori la propriété du nom de domaine boo.fr, la société n'étant propriétaire d'aucun stock ni de ses locaux. La dizaine de collaborateurs français, dont sept permanents et trois occasionnels, se retrouve donc aujourd'hui à gérer les dernières commandes avant de voir disparaître l'entreprise.

Ce qui est particulièrement décevant, aux yeux de Serge Papo, "c'est que nous avions un plan de restructuration pour nous permettre d'alléger et de rationaliser notre structure. Nous avions prévu de donner accès à notre logistique à nos fournisseurs voire à des entreprises tiers désireuses de vendre leurs produits via le net en profitant de notre réseau. Il était question de centraliser les activités à Londres pour alléger la structure car l'essentiel était là, nous avions imposé une marque. Beaucoup nous adoraient et les autres nous détestaient mais personne n'était indifférent à ce que nous étions en train de construire. Le groupe travaillait depuis plusieurs mois à la conception d'une deuxième version du site dont le design était bouclé et dont le lancement était prévu pour le mois d'août. Nous avions prévu d'étendre notre réseau de marque qui de trente devait passer à cinquante."

Serge Papo conserve un petit espoir de ne pas voir l'enseigne et le réseau disparaître complétement. "Je ne serais pas surpris que l'un des investisseurs du groupe rachète la marque et récupère une partie du réseau logistique mis en place, afin de faire revivre Boo à travers une nouvelle structure plus souple et plus légère. Nous avons reçu ces derniers jours des mails encourageants et réconfortants de clients passionnés qui nous écrivaient des KEEP FIGHTING en majuscule ou encore DON'T DIE, d'autres nous proposant leur aide." [Fabien Claire, JDNet]

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