Mardi 4 juillet 2000
Le conseil d'état désavoue le CSA sur la publicité
télévisée de certains sites Internet
Le Conseil
d'Etat vient de rendre un arrêt dans lequel il annule,
pour excès de pouvoir, la décision du CSA du
22 février dernier réglementant l'accès
des sites Internet à la publicité télévisée.
La décision de l'instance de régulation de l'audiovisuel,
qui avait fait naître une vive polémique, affirmait
que les restrictions d'accès à la publicité
télévisée prévues par le décret
de 1992 ne devaient pas être appliquées aux sites
Internet (lire l'article
de la rubrique juridique du JDNet). Du coup, les sociétés
de la grande distribution, qui ne peuvent pas faire de la
publicité à la télévision, auraient
pu y accéder via leur dénomination en .com.
Le CSA avait d'ailleurs dans un second temps revu légèrement
sa copie pour contourner le problème. Mais le Conseil
d'Etat n'a rien voulu savoir et vient ainsi d'infliger un
sérieux camouflet à l'organe de régulation.
Pour Olivier Zegna Rata, chef
de cabinet du président du CSA, Hervé Bourges,
"le CSA prend acte de cette décision. Il ne s'agit
pas d'une remise en cause de son rôle mais d'une divergence
d'interprétation du décret de 1992, qui encadre
la publicité télévisée et prévoit
un certain nombre de secteurs interdits. Le CSA avait considéré
que les sites ne pouvaient être visés par cette
interdiction car Internet n'existait pas sous sa forme actuelle
à l'époque du décret. Le Conseil d'Etat
a considéré que le CSA avait, non pas interprété,
mais changé la réglementation. Il a donc annulé
cette décision." A présent, ajoute Olivier
Zegna Rata, "le Conseil d'Etat contraint le gouvernement
à prendre un nouveau décret et le CSA aura pour
rôle de faire appliquer ce nouveau texte."
Le SNPTV (syndicat national de
la publicité télévisée) a réagi
aussitôt après l'annonce. Ce syndicat, qui représente
les régies publicitaires d'une soixantaine de télévisions
privées, demande à Catherine Tasca, la ministre
de la Culture, de faire en sorte "qu'un nouveau décret
prenne en compte le plus rapidement possible l'évolution
et les rythmes de la nouvelle économie". Pour
illustrer l'urgence de ce besoin d'intervention, le SNPTV
fait notamment valoir que "c'est au mois de juin que
sont planifiées les campagnes publicitaires de la rentrée
et que tout retard risquerait de pénaliser les start-up
françaises".
[Fabien
Claire, JDNet]
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