Wanadoo, la filiale internet
de France Télécom, a reçu, hier, un accueil favorable mais
sans euphorie à la bourse de Paris, où l'action a terminé
sa première journée de cotation à 21 euros, strictement au
même prix que la première cotation à midi et en hausse de
10,53% par rapport à son prix d'introduction de 19 euros.
France Télécom avait mis à la disposition du marché 102 millions
d'actions Wanadoo, représentant 9,2% du capital, au prix unitaire
de 19 euros, soit dans le haut de la fourchette indicative
de 17 à 20 euros. Sur ces 102 millions de titres, les institutionnels
en ont obtenu 43,2 millions, les particuliers 46,8 millions
et le personnel de France Télécom le solde. L'action a été
la plus échangée mercredi à la bourse de Paris, avec 555,77
millions d'euros de transactions, soit un sixième du total
et plus de 26 millions de titres échangés soit
un quart du flottant.
"C'est un bon départ, même si
ce n'est pas l'euphorie, commentait Nathalie Pelras de la
société de bourse Richelieu Finance. Le temps est loin où
le marché se précipitait et où une valeur prenait 30% en une
ou deux séances". La filiale internet du groupe espagnol Telefonica,
Terra Networks, avait ainsi vu sa valeur multipliée par trois
en novembre dernier, lorsque le marché plébiscitait les titres
de la nouvelle économie. "Il n'y a pas d'envolée du titre
Wanadoo mais cela s'est bien passé. Nous restons positifs
sur la valeur, avec un objectif de cours de 24/25 euros",
soulignait un analyste du CIC EIFB.
Une analyse peu partagée
par les agences anglo-saxonnes qui estimaient encore hier
que le potentiel de la valeur était très limité.
Standard&Poors recommandait notamment de vendre à
21 euros. Citant d'autres analystes, le Financial Times d'hier
affirmait quant à lui que le prix de 19 euros était
déjà un peu cher et que les sociétés européennes du secteur
étaient globalement surévaluées. Tous s'accordent en
tout cas à dire que le titre connaîtra une forte
volatilité dans les prochains jours. Certains investisseurs
institutionnels, mal servis en raison des taux de sursouscription,
pourraient ainsi en profiter pour renforcer leurs positions.
Mais l''essentiel est en tout
cas assuré pour Wanadoo, puisque cet appel au marché
lui permet de récupérer 1,9 milliard d'euros
et d'être valorisé à près de 140
milliards de francs. L'argent levé devrait notamment
servir au développement international du fournisseur
d'accès dans des pays, comme la Belgique, l'Espagne,
le Maroc, où la concurrence est moins vive que dans
les pays anglo-saxons. L' objectif étant d'atteindre
10 millions d'abonnés actifs en Europe d'ici 2003 contre 1,8
million fin avril.
La société devrait
notamment procéder par des acquisitions "ciblés"
pour s'implanter plus rapidement. La stratégie sera
en revanche moins aisée au Nord. En Allemagne, Wanadoo
devrait normalement faire alliance avec Freenet, filiale de
Mobilcom détenue à 32,5% par France Telecom.
En Grande-Bretagne, en revanche Wanadoo ne dispose d'aucun
fournisseur d'accès, sa seule tête de pont étant
l'opérateur de téléphonie mobile Orange.
L'acquisition de Freeserve avait été envisagée
un temps mais il semble que l'option ait été
abandonnée par les dirigeants.
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