E-Commerce
Caradisiac, le nouveau bras armé de Renault sur le Net
En investissant 40 millions de francs dans le site de vente de voitures d'occasion, Renault semble avoir fait un trait sur son projet Carevia.--> (Mercredi 27 septembre 2000)
         
Spécial Mondial de l'Automobile
Constructeurs, vente en ligne, location, assurances... A l'occasion du Mondial de l'Automobile, le JDNet fait le point sur les rapports de plus en plus étroits entre la voiture et l'Internet.

A quelque jours de l'ouverture du Mondial de l'Automobile à Paris, les annonces mariant voiture et Internet se succèdent à un rythme effrené. Parmi celles-ci, l'ouverture du site Caradisiac, spécialisé dans la vente de véhicules d'occasion en provenance de concessionnaires, était attendue de pied ferme (Lire l'article du JDNet du 19/09/00). Un intérêt marqué pour ce nouveau né en raison d'une histoire de casting financier. "Nous partons avec un capital de 120 millions de francs, explique Cédric Bannel, PDG et fondateur de Caradisiac. Ce montant a été injecté par trois banques étrangères : le japonais Nomura, ING Barings et Commerzbank. 40 millions de francs ont également été apportés par Renault via RDIC, Renault Développement Industriel et Commercial."

Or, cette présence du constructeur automobile français au capital de Caradisiac apparaît comme un virage dans la stratégie Internet de Renault. Alors que tout le monde attendait la Régie avec l'ouverture prochaine de Carevia.com, son site de vente de voitures d'occasion multi-marques (Lire l'interview de Louis Schweitzer, le PDG de Renault, au JDNet le 03/03/00), la firme au losange a préféré financer discrètement au début de l'été une start-up sur le même créneau. Quid alors de Carevia.com ? En coulisses, il semble que le projet Internet du constructeur automobile dans sa forme initiale soit déjà mort né. "Nous ferons le point sur ce dossier en fin d'année ou au début 2001", explique-t-on chez Renault. Cédric Bannel, peu enclin à se prononcer sur la politique de la marque, avance timidement une explication stratégique : "Je crois que Renault a été séduit par la vitesse à laquelle nous pouvions lancer le site..."

80% des véhicules proposés sont de marque Renault

En y regardant de plus près, l'ombre de la Régie semble rôder à tous les étages de Caradisiac, Cédric Bannel ayant lui-même travaillé pendant 18 mois à la direction des relations financières de Renault. Heureux d'afficher la présence du constructeur français au capital de sa start-up, Cédric Bannel tient pourtant à se démarquer de la Régie. Une justification qui passe tant bien que mal quand il évoque la proportion de véhicules Renault parmi les 10.000 voitures proposées sur le site à son ouverture. "80% des voitures disponibles sont de marque Renault. Mais il faut savoir qu'en France, la Régie représente 40% des véhicules d'occasion de moins de 16 mois d'âge, explique-t-il. Notre objectif est de revenir dans les 12 mois au même niveau de ventilation des marques que le marché de l'occasion traditionnelle." Mais pour en arriver là, il faudra que Caradisiac soit capable de faire rentrer des concessionnaires d'autres marques dans son giron. Une tâche qui s'annonce difficile. "Sur les 200 concessionnaires que nous avons signé, nous avons deux Citröen, détaille Cédric Bannel. Mais nous sommes actuellement en tractation avant des concessionnaires Peugeot." PSA laissera-t-il Renault avancer seul sur le marché juteux de l'occasion (264 milliards de francs en France en 1999) malgré le camouflage Caradisiac ?

Quoiqu'il en soit, Caradisiac aura été un projet mené d'une main de maître et dans le secret. Le projet initié au début de l'année s'est tout d'abord adossé à Medcost, site professionnel dédié au corps médical, pour développer ses outils techniques. "Le président de Medcost est un ami", explique Cédric Bannel. L'équipe Caradisiac compte aujourd'hui une quarantaine de personnes et espère atteindre rapidement les 50.000 voitures disponibles sur le site. "Dès 2001 nous visons les 15.000 à 20.000 transactions par an, poursuit le PDG. Nous devrions atteindre le seuil de rentabilité en 2003." Pour passer ce cap, Caradisiac se rémunère grâce à une commission "de quelque centaines de francs" sur chaque vente effectuée à l'aide du site. Un poucentage plutôt raisonnable quand on sait que le prix moyen d'acquisition d'un véhicule d'occasion auprès d'un professionnel est de 54.000 francs. L'international n'est pas en reste dans cette stratégie de développement, puisque Caradisiac "devrait rapidement s'implanter en Belgique et en Espagne", explique Cédric Bannel. Curieusement, en dehors du Portugal et de la France, ces deux pays européens sont les deux régions où Renault possède les plus grosses parts de marché...

Une campagne pub de plusieurs dizaines de millions de francs

Pour étoffer son offre, Caradisiac accueille une foule de services à valeur ajoutée sur son site : fiches pratique, conseils juridiques, financement, assurance, cotation, reprise des véhicules... Et décline également son offre avec une version Caradisiac Pro, une place de marché réservée aux concessionnaires afin de faire circuler les stocks de véhicules d'occasion. Au début de l'année prochaine, le site devrait ajouter un module de ventes aux enchères, d'abord dans la déclinaison Caradisiac Pro, notamment pour les véhicules issus des réseaux de location automobile. "Nous ouvrirons également des forums de discussion." Pour lancer cette grosse machine, Caradisiac va entamer dès le 1er octobre une campagne de publicité nationale en presse, télé et affichage. "Le montant de cette campagne est équivalent au montant d'une campagne pour le lancement d'un nouveau modèle automobile", commente - connaisseur - Cédric Bannel. Traduisez plusieurs dizaines de millions de francs.

En marge de l'ouverture de ce nouveau site, où Renault n'est jamais bien loin, le profil même de Cédric Bannel ajoute un peu de piquant à l'histoire. Cet énarque de 33 ans a ainsi écrit deux thrillers ("La Menace Mercure" et "Le huitième Fléau"). Avant de passer 18 mois à la Régie, il a travaillé pendant 6 ans à la Direction du Trésor. Il s'est notamment occupé du gel des avoirs libyens, irakiens et serbes avant de rejoindre l'équipe en charge des privatisations. Dans le même temps, il s'est retrouvé député suppléant du Morbihan sur la liste PR. Cédric Bannel devrait donc se sentir à l'aise dans un monde de réseaux. Celui des concessionnaires.

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[Rédaction, JDNet]
 
 
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