Le secteur
de l'achat groupé est passablement secoué. Clust
cherche toujours un repreneur (Lire les confidentiels
du JDNet). Dealpartners, l'éditeur de Uniondream,
réoriente son coeur d'activité vers la fourniture
de solutions d'achat groupé sous marque blanche et
Koobuy
a abandonné la formule depuis quelques mois. Letsbuyit
reste l'un des seuls acteurs du marché à miser
sur la formule. La société est présente
dans quatorze pays européens. Le marché français,
sur lequel Letsbuyit est arrivé plus tard (Lire l'article
du JDNet du 31/03/00), ne représente encore que 20%
du chiffre d'affaires du groupe, derrière l'Allemagne,
l'Angleterre et la suède. Laurence Perratzi, directrice
générale de la filiale française, affiche
sa sérénité.
JDNet.
Les récents déboires de Clust ne remettent-ils
pas en cause la viabilité de l'exploitation d'un site
d'achat groupé sur le marché français?
Laurence
Perratzi. La
France est un cas un peu particulier. Lorsque nous sommes
arrivés dans les pays nordiques, en Angleterre ou en
Allemagne, nous étions des pionniers. Ici, on a connu
une véritable euphorie autour de l'achat groupé
en début d'année et les concurrents naissaient
tous les jours. L'attente a été trop importante,
d'où la déception. En outre, le marché
allemand, qui a une grande tradition dans la vente par correspondance,
était peut-être plus mûr. Mais le concept
d'achat groupé reste excellent. Simplement, beaucoup
d'acteurs vont se regrouper ou disparaître et ce marché
va se rationaliser. Letsbuyit a, depuis son origine, une dimension
européenne qui lui confère une taille et une
puissance critiques avec, pour le premier semestre, 11,17
millions d'euros de chiffres d'affaire consolidé, soit
plus de 73 millions de francs.
Avez-vous
été candidat au rachat de Clust ?
On nous a proposé
le rachat de Clust il y a déjà quelques semaines
et nous avons envisagé le scénario mais le coût
était excessif [NDLR: 6 millions de francs à
ce jour] au regard de l'intérêt que représentait
pour nous l'opération. Nous avons une marque forte
à l'échelle européenne et la marque Clust
ne nous est pas vraiment nécessaire, nous disposons
déjà de nos équipes et notre technologie
est plus développée que celle de Clust. Le problème
était donc de valoriser la base de données.
Or, aujourd'hui, le coût d'acquisition d'un membre pour
nous n'est pas astronomique. Nous sommes loin des start-up
sur le marché français qui dépensaient
2 à 3.000 francs il y a quelques mois encore.
Envisagez-vous
de vous ouvrir à d'autres formes de commerce en ligne
ou de développer d'autres activités, à
l'instar de Uniondream, qui offre aujourd'hui son service
d'achat groupé sous marque blanche?
Je ne suis pas
du tout convaincu que ce type d'exploitation soit rentable.
Nous examinons ce qui se passe sur le marché mais le
choix de Dealpartners ne suffit pas à démontrer
la viabilité de l'option. Il y a quelques semaines
encore, on pouvait penser que Clust fonctionnait très
bien alors qu'ils sont aujourd'hui à deux doigts de
la liquidation. Nous nous concentrons sur notre concept initial
car nous sommes persuadés que le potentiel est énorme.
Les pays du Nord ont été plus réactifs
mais la formule demeure excellente, même si le démarrage
n'a pas été aussi rapide que nous l'espérions
dans les pays du Sud. Il faut reconnaître qu'en France,
nous vivons grâce aux performances du groupe dans les
pays du Nord de l'Europe. Nous n'avons pas prévu de
nous lancer demain dans les enchères en ligne par exemple,
mais on ne peut pas l'exclure. Nous pourrions être un
jour amenés à fusionner ou racheter une société,
mais ce n'est pas programmé à ce jour.
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