Onetel
jette l'éponge et arrêtera son service d'accès
illimité à Internet à compter du 16 novembre.
La commercialisation de cette offre avait été
suspendue fin juillet après la déconnexion par
le FAI de 3.000 abonnés, soupçonnés d'utilisation
abusive du service (Lire l'article
du JDNet du 31/08/00). La mesure avait fait l'objet d'actions
en référé de la part de l'Adim et de
plusieurs abonnés déconnectés. Aujourd'hui,
la société annonce qu'elle met fin définitivement
au service pour les 11.000 internautes encore abonnés.
Anthony Ravau, directeur marketing de Onetel, explique les
raisons de cette décision.
JDNet.
Vous mettez fin à votre service, dont vous aviez déjà
suspendu la commercialisation. Pourquoi cette décision
?
Anthony Ravau.
Cette offre n'est pas viable sur le plan économique.
L'équilibre économique de l'offre reposait sur
la présélection obligatoire de Onetel pour la
totalité de la consommation téléphonique
de ces abonnés. Cette consommation téléphonique
devait compenser le coût de la fourniture d'accès
illimité à Internet. Nous avions pris un risque
et relevé le défi, or nous nous sommes rapidement
aperçus que ce calcul n'était pas bon. L'équilibre
ne s'est pas réalisé.
Aviez-vous sous-estimé leur consommation Internet ou
sur-estimé les consommations téléphoniques
?
On a eu de très gros consommateurs
Internet qui ne communiquent pratiquement plus par téléphone.
Nous sommes embêtés
de devoir prendre cette décision mais nous ne pouvions
pas garantir une qualité d'offre satisfaisante du fait
de ce déséquilibre économique.
Ne craignez-vous
pas, avec cette décision radicale, de condamner tous
vos développements futurs sur Internet?
Je ne pense pas.
Nous avons prévenu
nos abonnés par mail et par lettre et nous leur offrons
30 minutes de communications téléphoniques nationales
(NDLR : cette offre représente un cadeau de 5,70
francs au tarif actuel de 0,19 centimes la minute) à
la condition qu'ils conservent la présélection
de Onetel comme opérateur télécom. Par
ailleurs, alors que nous facturons les frais de présélection
au client qui désire résilier cette présélection
moins de trois mois après sa mise en service, nous
avons décidé de ne pas facturer ce coût
à l'abonné qui souhaite nous quitter suite à
la fin de notre offre illimitée et ce, quelle que soit
l'ancienneté de sa demande de présélection
(NDLR : la commercialisation du "paradis des surfers"
a été suspendue fin juillet. La demande de présélection
de ces abonnés remonte donc obligatoirement à
plus de trois mois). Enfin, nous allons proposer prochainement
de nouvelles formules et notre offre à 14 centimes
la minute est toujours commercialisée. Elle constitue
une offre parfaite pour l'abonné qui dépasse
le forfait de son FAI. Nous envisageons également de
commercialiser une offre ADSL, mais pas avant six mois. On
peut dire ce qu'on veut, on a essayé, on n'a pas réussi,
mais je pense que nous avons fait bouger le marché.
|