L'annonce
d'un accord entre Napster et Bertelsmann, qui vise à
créer un service d'échange de titres musicaux sur internet par
abonnement (Lire l'article
du JDNet du 02/11/00), marque une étape majeure dans
le dossier sensible de la musique en ligne. Les grands noms
de l'industrie musicale, après avoir lancé une
offensive judiciaire contre les nouveaux acteurs de ce marché,
semblent aujourd'hui décidés à récupérer
et utiliser leur savoir-faire. MP3.com, pionnier en la matière,
a lui aussi subi les attaques des majors du disque pour son
système MyMP3.com, qui permet aux utilisateurs de stocker
et d'écouter en ligne les CD qu'ils ont achetés. S'il a signé
un accord mettant fin aux poursuites avec quatre de ces majors
(BMG, justement, Sony, EMI et Warner Music), il fait toujours
l'objet d'une plainte d'Universal Music. A l'issue d'un premier
jugement, il pourrait être condamné à payer
entre 150 et 250 millions de dollars. Michael Robertson, son
PDG, donne son analyse sur le rapprochement entre Napster et
Bertelsmann.
JDNet.
Cet accord entre Napster et l'une des cinq majors de l'industrie
du disque vous inquiète-t-il?
Michael Robertson. Ma première réaction, c'est de dire
que c'est une avancée fantastique pour... MP3.com, parce cet
accord prouve à l'industrie de la musique la
valeur de la technologie et des infrastructures. Même si ce
qui va ressortir concrêtement de ce partenariat n'est
pas encore très clair, il semble qu'ils vont commencer à mettre
en place un système centralisé de vente de musique par abonnement.
Il nous a fallu deux ans pour construire et déployer le nôtre...
Vous avez
vous-même signé un accord en octobre avec l'Association
Nationale des Editeurs de Musique (MP3.com va payer
jusqu'à 30 millions de dollars sur trois ans pour l'utilisation
passée et future de musique). Avez-vous l'intention
d'en conclure d'autres avec les industriels?
Notre accord avec la NMPA est très différent, puisque c'est
un contrat de licence qui nous autorise à utiliser leur contenu
sur notre système myMP3.com. Dans le cas de Napster, on ne
voit pas très bien ce que BMG va apporter à ce dernier.
De notre coté, nous discutons depuis pas mal de temps avec
les majors et et nous avons signé des accords de licence avec
quatre d'entre eux, qui nous permettent d'utiliser l'intégralité
de leur catalogue sur MyMP3.com.
Avez-vous
l'impression que l'industrie du disque finit par accepter
les nouveaux modes de distribution numérique?
Je pense que nous n'en sommes qu'au début des partenariats
réellement significatifs entre les maisons de disque et les
sociétés technologiques. Je crois que tout le monde s'accorde
à reconnaître que la distribution numérique va profiter à
l'ensemble de cette industrie et la renforcer. Il faut juste
un peu de temps pour inventer les bons partenariats.
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