Un an environ après l'affaire
qui avait mené à la désormais fameuse
jurisprudence Costes-Voltaire, la Ligue
des Droits de l'Homme provoque à nouveau des remous
sur le Net en tentant de s'approprier le nom de domaine LDH.org.
Augustin Vidovic, défricheur et activiste du Net depuis
ses origines, est actuellement installé au Japon, où
il a reçu le jour de Noël une lettre recommandée
lui indiquant qu'une plainte avait été déposée
contre lui par la Ligue Française
des Droits de l'Homme. Celle-ci accuse Augustin Vidovic de
"cyber-squatting". L'association internationale
baptisée LDH,
qu'il a co-fondée il y a quatre ans et qui compte aujourd'hui
17 membres, est propriétaire du nom de domaine convoité
par la Ligue.
Le conflit semble prendre une
tournure peu favorable au plaignant. En effet, le nom de domaine
de la Ligue demeurera ldh-france.asso.fr tant que l'OMPI (Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle), saisie
pour l'occasion, n'en décidera pas autrement. Les deux
associations correspondant à des structures juridiques
également valides, on peut imaginer que la simple règle
du "premier arrivé, premier servi" s'applique,
selon la pratique en vigueur depuis les débuts du Net.
Reste à savoir si LDH,
une obscure association "undergound", fera le poids
face à la centenaire Ligue des Droits de l'Homme. Et
la question se pose encore davantage au vu des pages hébergées
par l'association LDH qui, en plus de ses dossiers critiques
sur le monde de l'informatique, héberge le site d'ACBM,
éditeur des revues papier "Pirates", "Les
Puces Informatiques" et "Le Virus Informatiques".
Le contact technique attaché au domaine ACBM.com est
un certain Zvonimir Vidovic... le frère d'Augustin.
En décembre 1999, la
Ligue des Droits de l'Homme s'était portée partie
civile dans une affaire l'opposant, aux côtés
de la LICRA, de l'UEJF et du MRAP, à l'artiste Louis
Costes, lequel avait publié sur son site des textes
et des images jugées trop complaisantes vis-à-vis
des idéologies nazies. La décision rendue consistait
à instituer une imprescribilité des délits
de presse en ligne. Une seconde décision, rendue ultérieurement
dans un procès en diffamation intenté par Carl
Lang, un dirigeant du Front National, au Réseau Voltaire,
avait confirmé cette première jurisprudence.
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