Médias
Après le Minitel, Verif investit le Net
Le célèbre service télématique 3617 Verif, co-édité par AGL et Dun & Bradstreet, vient d'ouvrir son site, relançant le match payant-gratuit provoqué par societe.com. --> (Jeudi 1 mars 2001)
         

Les slogans raisonnent encore dans la tête. Qui a échappé aux spots publicitaires de 3617 Verif en seconde partie de soirée sur les chaînes de télé sur le thème "Vérifiez la santé de votre entreprise avant qu'il ne sit trop tard", "Votre entreprise a -t-elle les reins solides", etc ? Le service télématique d'information sur les entreprises, co-édité par le prestataire multimédia AGL et Dun & Bradstreet (un des leaders en matière de bases de données professionnelles), vient d'ouvrir son site web. "L'Internet est considéré comme un canal supplémentaire pour le service Verif", indique Christophe Rheins, directeur commercial de AGL.

Sur fond de charte graphique plutôt sobre, le service Verif.com propose des recherches d'informations sur 6 millions d'entreprises françaises. La base de données Internet est la même que celle du Minitel. La première couche d'informations est gratuite (raison sociale, coordonnée, forme juridique, capital social, année de création, etc.). La deuxième est payante lorsque l'on veut connaître les noms des dirigeants, les actionnaires, les filiales, le chiffre d'affaires, etc. "Les internautes ont pris l'habitude de ne pas payer l'information. Chez AGL, nous croyons à l'information payante si elle est à forte valeur ajoutée", explique Christophe Rheins.

Trois système de paiements ont été mis en place sur Internet : le pré-paiement (achats d'unités de consultation sur un compte ouvert), un paiement à l'acte par carte bancaire et un module monté avec Ipin (une solution d'infrastructure de paiements sécurisés sur l'Internet indépendante des modèles de cartes de crédit).

L'arrivée de Verif sur Internet est plutôt tardive par rapport à des acteurs comme Société.com, un service homologue lancé il y a un an par le Groupe Iliad. "Société.com a dû cannibaliser l'ensemble du marché sur lequel s'était engagé des acteurs comme Euridile. Il a pris une part de marchés de 5 à 10 % sur les quatre ou cinq premiers en ce qui concerne l'information gratuite", estime Christophe Rheins, qui reste toutefois serein.
"Société.com a misé sur l'audience pour financer son service. Il semble maintenant mettre l'accent sur des services payants", commente le représentant d'AGL. En tout cas, la bataille sur ce marché "qui n'est pas mûr sur Internet" risque d'être âpre.

L'investissement pour lancer Verif.com est estimé à moins d'un million de francs. La deuxième version est en cours de préparation. AGL se refuse à communiquer des objectifs en terme d'audience et de chiffre d'affaires. Idem pour le service télématique ouvert en 1992. Seul
demi-aveu : "La baisse d'audience de 3617 Verif suit la courbe globale de l'érosion du trafic Minitel". A noter que la consultation Minitel est facturé 5,57 francs la minute.

AGL abrite de nombreux services télématiques en qualité de prestataire externe (service de petites annonces de La Centrale des Particuliers, de La Tribune Desfossés, etc.) mais aussi en tant que co-éditeur. Le groupe possède le courtier DirectFinance aux canaux multiples (téléphone, Minitel, Internet). Son chiffre d'affaires 99 s'élève à 212 millions de francs avec un résultat net de 58 millions. A noter que ces données sont payantes sur Verif.com (30.50 francs TTC) mais gratuites sur un service concurrent. La bataille du renseignement commercial en ligne va être très dure.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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