Les slogans raisonnent encore
dans la tête. Qui a échappé aux spots
publicitaires de 3617 Verif en seconde partie de soirée
sur les chaînes de télé sur le thème
"Vérifiez la santé de votre entreprise
avant qu'il ne sit trop tard", "Votre entreprise
a -t-elle les reins solides", etc ? Le service télématique
d'information sur les entreprises, co-édité
par le prestataire multimédia AGL et Dun & Bradstreet
(un des leaders en matière de bases de données
professionnelles), vient d'ouvrir son site
web. "L'Internet est considéré comme
un canal supplémentaire pour le service Verif",
indique Christophe Rheins, directeur commercial de AGL.
Sur fond de charte graphique
plutôt sobre, le service Verif.com propose des recherches
d'informations sur 6 millions d'entreprises françaises.
La base de données Internet est la même que celle
du Minitel. La première couche d'informations est gratuite
(raison sociale, coordonnée, forme juridique, capital
social, année de création, etc.). La deuxième
est payante lorsque l'on veut connaître les noms des
dirigeants, les actionnaires, les filiales, le chiffre d'affaires,
etc. "Les internautes ont pris l'habitude de ne pas payer
l'information. Chez AGL, nous croyons à l'information
payante si elle est à forte valeur ajoutée",
explique Christophe Rheins.
Trois système de paiements
ont été mis en place sur Internet : le pré-paiement
(achats d'unités de consultation sur un compte ouvert),
un paiement à l'acte par carte bancaire et un module
monté avec Ipin (une solution d'infrastructure de paiements
sécurisés sur l'Internet indépendante des modèles de cartes
de crédit).
L'arrivée de Verif sur
Internet est plutôt tardive par rapport à des
acteurs comme Société.com,
un service homologue lancé il y a un an par le Groupe
Iliad. "Société.com a dû cannibaliser
l'ensemble du marché sur lequel s'était engagé
des acteurs comme Euridile.
Il a pris une part de marchés de 5 à 10 %
sur les quatre ou cinq premiers en ce qui concerne l'information
gratuite", estime Christophe Rheins, qui reste toutefois
serein.
"Société.com a misé sur l'audience
pour financer son service. Il semble maintenant mettre l'accent
sur des services payants", commente le représentant
d'AGL. En tout cas, la bataille sur ce marché "qui
n'est pas mûr sur Internet" risque d'être
âpre.
L'investissement pour lancer
Verif.com est estimé à moins d'un million de
francs. La deuxième version est en cours de préparation.
AGL se refuse à communiquer des objectifs en terme
d'audience et de chiffre d'affaires. Idem pour le service
télématique ouvert en 1992. Seul
demi-aveu : "La baisse d'audience de 3617 Verif suit
la courbe globale de l'érosion du trafic Minitel".
A noter que la consultation Minitel est facturé 5,57
francs la minute.
AGL abrite de nombreux services télématiques
en qualité de prestataire externe (service de petites
annonces de La Centrale des Particuliers, de La Tribune Desfossés,
etc.) mais aussi en tant que co-éditeur. Le groupe
possède le courtier DirectFinance aux canaux multiples
(téléphone, Minitel, Internet). Son chiffre
d'affaires 99 s'élève à 212 millions
de francs avec un résultat net de 58 millions. A noter
que ces données sont payantes sur Verif.com (30.50
francs TTC) mais gratuites sur un service concurrent. La bataille
du renseignement commercial en ligne va être très
dure.
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