L'Association des agences conseils
en communication (AACC)
qui compte désormais dans ses rangs une quinzaine d'agences
interactives, vient de publier les résultats de son étude
"salaires 2000". Cette étude repose sur un
panel de 2.862 salariés répartis au sein de 40 agences. D'un
point de vue global, ce secteur bénéficie d'une évolution
salariale importante de 4,5%, soit 2,5 points de plus qu'en
1999. Comparativement, en 2000, l'évolution moyenne des salaires
n'a progressé en France que de 1,9%, d'après une étude menée
par l'Insee et le ministère de l'Emploi.
"Ces résultats, explique Anne
Laure Younès, responsable des études au sein de l'AACC, semblent
confirmer la bonne santé du secteur publicitaire qui commence
par ailleurs à souffrir d'un début de pénurie de candidats.
Nous avons également calculé que le chiffre d'affaires généré
par le marché publicitaire a augmenté d'environ 10%.
La France compte aujourd'hui près de 1.000 agences
publicitaires pour un marché estimé à 11 milliards de francs
de marge brut".
Les plus grosses progressions
en termes de salaires ont été enregistrées par la catégorie
"employés"; la fiche de paye de ces derniers a,
en moyenne, augmenté de 6,3%. Viennent ensuite les techniciens
avec 4,8% et les cadres dont les salaires n'ont progressé
"que" de 3,8%. Les marges de progression sont plus
importantes pour les salariés dont les services se font de
plus en plus rares sur le marché du travail du secteur publicitaire.
A titre d'exemple, les directeurs de clientèle, dont le recrutement
est actuellement difficile, ont vu leurs salaires augmenter
en moyenne de 5,2% entre 1999 et 2000. Sur l'ensemble de la
population de salariés étudiés par l'AACC, le salaire annuel
brut s'élève à 135.801 francs pour les employés, à 149.705
francs pour les techniciens et à 251.354 francs pour les cadres.
En ce qui concerne le secteur
de la publicité liée à l'Internet, l'AACC ne dispose pas de
chiffre plus précis. Et pour cause, la délégation des agences
interactives, regroupant aujourd'hui une quinzaine d'agences,
a été créée il y a maintenant sept mois. Philippe Legendre,
directeur de l'AACC, revient sur le secteur de la publicité
en ligne. "D'une manière générale, explique-t-il, le marché
de la publicité sur Internet se porte bien, ce qui profite
naturellement aux agences interactives. Nous assistons également
à une importante rationalisation de ce secteur qui se professionnalise
de plus en plus. Jusqu'à maintenant, les annonceurs avaient
tendance à faire tout et n'importe quoi. Il y a toujours une
phase d'engouement importante lorsqu'un nouveau secteur émerge.
Les publicitaires commencent à mieux identifier les campagnes
qui sont efficaces sur Internet de celles qui ne fonctionnent
pas du tout. Nous entrons maintenant dans une phase de maturité,
ça n'est pas du tout inquiétant. Aujourd'hui, l'Internet tend
à trouver son point d'équilibre et les annonceurs y pensent
d'une manière beaucoup plus stratégique grâce à l'aide de
leurs agences. Il s'agit ici de l'évolution naturelle propre
à tous les marchés qui émergent. La principale difficulté
est de dire aujourd'hui quel sera le poids d'Internet sur
le marché de la communication dans cinq ans. Bien malin est
celui qui peut y prétendre. Pour ma part je n'ai pas de réponse".
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