Startem,
société spécialisée dans la veille mondiale on et offline
(Lire l'interview
d'Alain Pajot, son PDG, au JDNet), vient de réaliser
pour le magazine Liaisons
Sociales une étude sur l'utilisation d'Internet
par les syndicats français. Cette enquête est
une photographie à la fin du mois de février
de la présence des syndicats français sur Internet.
Elle porte sur 90 sites, dont 52 affiliés aux six principales
centrales syndicales*, et 15 entreprises présentes
dans le CAC 40 ou nationalisées. "Nous avons voulu
faire un état des lieux, voir les types de messages
véhiculés et l'état des sites",
explique Benoît Pacaud, responsable du pôle veille sociale
d Startem.
L'étude
remarque que le nombre de sites par entreprise est assez restreint,
exception faite de France Télécom, épicentre
d'une forte activité syndicale. D'une manière
générale, il existe une différence entre
le public et le privé, mais cela est à corréler
avec une longue tradition culturelle dans les entreprises
nationalisées. Le nombre de sites dans le privé
et le public est à peu près équivalent,
mais il y a moins de sites syndicaux par entreprise et ils
sont en général moins novateurs et originaux.
"C'est vraiment une question de culture, cette différence,
précise Benoît Pacaud. Le public est beaucoup
plus syndiqué que le privé et les centrales
syndicales ont toujours été beaucoup plus actives.
Dans le privé, de tels mouvements ont toujours eu une
faible audience structurelle et cela se répercute dans
les sites Web." On dénombre une dizaine de sites
syndicaux pour chaque société nationalisée
(la SNCF, La Poste, Air France, EDF et France Télécom).
Mais le plus surprenant est que cette présence forte
des syndicats du secteur public se conjugue avec une grande
connaissance des nouvelles technologies et des moyens de les
utiliser. Les syndicats des entreprises publiques ont mieux
su s'adapter à Internet, alors que ceux du privé
affichent encore des sites vitrines et inactifs.
Du côté
des entreprises, Startem a noté une grande incrédulité
de leur part sur l'impact des sites syndicaux. Il est extrêmement
rare, si ce n'est impossible, de trouver un lien vers le ou
les sites syndicaux d'une entreprise. "Je soupçonne
aussi les firmes qui donnent accès aux syndicats à
l'Intranet de trouver là un moyen de canaliser leur
activité sur le Web, par le biais de la modération
du discours", affirme Benoît Pacaud. L'étude
complète de Startem est publiée dans le mensuel
Liaisons Sociales Magazine qui paraît lundi 5 mars,
* CGT,
CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC, SUD.
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