L'accroche est tout un art en
matière de journalisme. Mais la newsletter du Figaro.fr
datée du 20 mars vient d'inventer -involontairement-
un nouveau genre en accueillant en tête d'e-mail ses
abonnés avec un "GROS CON !!! Edition de
08h30". De quoi mettre, évidemment, certains lecteurs
de mauvaise humeur dès le matin... Un risque qui n'a
d'ailleurs pas échappé à l'équipe
du Figaro.fr. Cellez-ci a expédié
deux heures plus tard un mail d'excuse : "Bonjour,
vous avez reçu ce matin notre newsletter et une insulte faisait
office d'introduction. Au nom de toute l'équipe, je vous prie
d'accepter nos plus plates excuses pour cette manipulation
malveillante de notre courrier du matin. Nous améliorons la
sécurité de notre service et lançons une enquête pour trouver
l'auteur de cette plaisanterie de très mauvais goût (...)".
Du côté
du Figaro.fr, on confirme que ce gag est bel et bien le fruit
d'un acte de piraterie. "Depuis quelques jours, nous
travaillons sur le développement de notre newsletter
et nous avons autorisé certains accès extérieurs
sur notre système afin d'effectuer des tests, explique
Patrick
de Baecque, le directeur du site. Hier matin, alors que
nous venions d'envoyer la newsletter dans une version normale,
nous avons reçu un premier mail nous avertissant du
problème. Quelqu'un est donc intervenu en extérieur
pour incorporer ce texte supplémentaire." Grâce
à cette alerte rapide, "seuls" 2.000 abonnés
ont été victimes du rajout avant que l'expédition
de la newsletter soit interrompue en urgence.
Quelques
heures après l'incident, l'ambiance était malgré
tout détendue au Figaro.fr, où on avait plutôt
le sentiment d'être passé à côté
du pire. "Heureusement que le hacker a manqué
de subtilité dans son geste, indique Patrick de Baecque.
Par exemple, si nous avions été victimes d'un
faux article sur la newsletter, les choses auraient été
bien plus délicates à rattraper..." La
carte de la transparence et de la réaction rapide via
un mail d'excuse semble également avoir permis de désarmorcer
la situation, puisque le directeur du site indique avoir reçu
"plus de 220 mails, soit 10% des abonnés-victimes,
qui soutenaient Le Figaro.fr". Une leçon à
méditer.
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