A la tête des éditions électroniques
d'Investir,
Elisabeth
Chamontin est membre de la commission technique de Diffusion
contrôle et secrétaire générale du Geste, le groupement des
éditeurs de services en ligne créé dès 1987 à l'époque de
la télématique. Elle combine ses expériences d'éditeur et
de membre actif de la communauté des professionnels qui participent
à la normalisation de la mesure d'audience Internet. Elle
revient notamment sur les étapes de la réflexion de Diffusion
Contrôle, qui a conduit à la récente labellisation et à la
démarche de certification d'audience.
Les
incohérences à l'origine de la démarche de Diffusion
Contrôle
"Dès 1986, avec l'expérience du minitel, les éditeurs
se sont posé la question de la mesure du trafic et de l'audience
pour leurs services interactifs. C'est pour les éditeurs un
problème crucial et nous savions qu'il y avait beaucoup trop
d'incohérences dans les chiffres annoncés. D'où sortaient
les millions de connexions annoncés par tel ou tel site quelques
mois seulement après son lancement C'est pourquoi, lorsque
Diffusion Contrôle m'a proposé de travailler sur le sujet,
je me suis immédiatement engagée, principalement pour comprendre
ce qui se passait réellement avec les outils de mesures sur
le Web. Leur démarche me semble exemplaire car ils sont parvenus
à réunir à la fois des éditeurs de site, les éditeurs d'outils
de mesure "site-centric", l'Union des Annonceurs
(UDA) et Le Centre d'étude des Supports de publicité (CESP).
Par ailleurs, le travail de Diffusion Contrôle n'est pas figé.
La technique évolue et la meilleure technologie aujourd'hui
pourra être obsolète dans six mois. Nous sommes également
le seul pays à labelliser plusieurs outils et ce choix me
semble plus sain dans le temps, notamment du fait des évolutions
techniques auxquelles ces outils doivent s'adapter."
Les
difficultés pour les outils bénéficiant de la première labellisation
"Nous avons
commencé par tester sur nos sites respectifs les trois outils
qui avait été labellisés à l'origine. Il s'agit de cybermonitor
de Médiamétrie, eStat de Echo et Weboscope de Weborama (Lire
l'article
du JDNet). Nous avons également comparé ces chiffres à ceux
de Webtrends et Dart, ce qui nous permet de connaître le nombre
de visites. Les différences allaient jusqu'à 40 à 50% pour
le nombre de visites et autour de 10% pour le nombre de pages
vues. En réalité, il existe bien une définition de la visite
établie par le Cesp, selon laquelle on retient la durée de
30 minutes pour comptabiliser une cession. Mais cette définition
a été interprétée de deux façons différentes : certains outils
considéraient qu'au delà de 30 minutes de surf sur
un site, on comptabilisait une deuxième cession. L'autre interprétation,
plus proche de l'esprit de la définition, considère en réalité
que si l'internaute qui a quitté le site revient dans les
30 minutes, il s'agit de la même visite."
La définition
d'un deuxième cahier des charges en vue d'une nouvelle labellisation
"Nous avons entrepris une nouvelle démarche de labellisation
dans le cadre de Diffusion Contrôle. Un cahier des charges
a été défini et nous avons testé les huit outils candidats
au label dans des conditions de laboratoire, afin de pouvoir
évaluer la fiabilité de ces outils en l'absence de toute contingence
technique. Là, nous avons constaté une autre source de problème
qui est la définition du périmètre du site à mesurer. Quel
est le critère, l'Url des pages à mesurer? En clarifiant ces
critères, nous avons finalement pu réduire les décalages à
1% en moyenne dans les conditions de laboratoire. Sept outils
ont pu être labellisés au final et le huitième ne l'a pas
été simplement pour des problèmes internes à la société éditrice
d'origine néerlandaise, qui n'était pas représentée en France.
Ils ont eu des problèmes de traduction et ils n'ont pu être
présents à toutes les réunions. Mais il s'agit d'un bon outil
dans le principe et je pense qu'il pourra être labellisé la
prochaine fois."
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L'objectif
"Les éditeurs que nous sommes
peuvent maintenant demander à Diffusion Contrôle de certifier
notre audience à condition d'utiliser un des outils labellisé.
Attention toutefois à vérifier la version de la solution de
comptage utilisée. Certaines versions labellisées ne sont
pas encore commercialisées par leur éditeur et les versions
antérieures ne permettent pas la certification par Diffusion
Contrôle. Chez Investir, nous venons de choisir l'outil Weboscope
2.1 de Weborama qui a été labellisé et nous sommes en train
d'effectuer le tagage du site. Nous attendons également le
tag de Diffusion Contrôle, qui leur permettra d'effectuer
des vérifications aléatoires des chiffres déclarés. Dans notre
cas particulier, nous avons même dû remplacer nos serveurs
afin de permettre à Diffusion Contrôle de déclencher son double
comptage à distance. Sur le choix de l'outil, ils se valent
à peu près tous, mais j'ai choisi Weboscope plutôt pour l'ergonomie
et les fonctions de l'interface utilisateur. Disons que je
l'ai trouvé plus "user Friendly".
User
ou site centric?
"Chez Investir, nous utilisons également l'outil user-centric
Nielsen//NetRatings dans le cadre d'un accord de partenariat
entre notre groupe, Desfossés International, et Médiamétrie.
Les deux familles d'outils sont complémentaires. Sur le plan
marketing, nous avons impérativement besoin de données précises
sur le comportement de nos lecteurs et pour cela nous avons
besoin des panels utilisateurs."
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