Assez peu répandu en
Europe, le "barter" connaît une véritable
explosion sur le marché américain et commence
à apparaître sur l'Internet européen.
Coup sur coup, deux plates-formes viennent ainsi de lancer
leurs activités en ligne en France : Barter
Forum et CoBarter.
Le barter est un marché particulier où se réinvente
l'échange marchandise. Ce troc intervient entre des
entreprises dont les besoins peuvent ne pas être directement
complémentaires. La base du troc c'est l'échange
bilatéral par exemple entre un hôtelier et un
imprimeur, le premier ayant besoin d'imprimer des plaquettes
publicitaires et le second ayant lui besoin d'héberger
ses commerciaux en déplacement.
Le barter consiste à faire
de cet exercice une bourse d'échanges où se
confrontent des offres et des demandes mutalisées entre
un grand nombre d'entreprises. Ainsi, l'hôtelier va
pouvoir offrir des nuits d'hôtels à la communauté
du barter pour payer la prestation de l'imprimeur. L'imprimeur
pour sa part obtiendra une créance auprès de
la même communauté qu'il pourra réaliser,
par exemple, auprès d'un fabricant de photocopieur
appartenant au système en lui achetant du matériel
L'acheteur satisfait ainsi un besoin sans grever sa trésorerie
et paye son fournisseur sur la base d'une prestation sur laquelle
il conserve sa marge bénéficiaire. Le fournisseur
trouve un débouché pour sa marchandise au prix
qu'il a fixé et récupère une créance
sur la communauté pour satisfaire un besoin ultérieur.
Sur ce principe, Barter
Forum, une société qui existe depuis 15
ans, vient de lancer ses activités Internet en France
et propose aux entreprises inscrites d'accéder à
l'offre de la communauté en ligne. La plupart des offres
sont proposées tarifées pour une part en cash
et pour une autre part en échange marchandise. "En
général, justifie Pierre Sacksteder, directeur
général adjoint de Barterforum, une entreprise
qui offre une production ou un service à la communauté
des utilisateurs cherche à récupérer
sous forme monétaire classique son coût de production
et accepte l'échange marchandise sur sa marge."
Barter Forum, qui a réalisé plus de 33 millions
de francs de marge brute en 2000, compte à ce jour
quelques 2.500 clients actifs. La société se
rémunère via des commissions et propose également
un système d'abonnement pour les utilisateurs réguliers
de la plate-forme en ligne.
CoBarter,
une filiale de la société belge Efficio créée
en 1985, vient elle aussi d'ouvrir ses portes sur l'Internet
français. Pour accéder à la plate-forme
de barter en ligne, CoBarter demande aux entreprises d'offrir
leurs produits et services au reste des membres. Ce n'est
que lorsqu'elles ont réalisé leur première
vente ou prestation qu'elles peuvent à leur tour satisfaire
leurs besoins auprès de la communauté. En
revanche, chez CoBarter, la plupart des échanges portent
sur 100% du prix. "Parmi nos clients nous avons, par
exemple, un constructeur automobile issu de l'ancienne Europe
de l'Est, qui appartient aujourd'hui à un groupe allemand,
explique Eric T'Scharner, fondateur de CoBarter. Ce dernier
vend très peu de véhicules pour les flottes
d'entreprises. En utilisant CoBarter il peut écouler
le nombre de véhicules qu'il souhaite auprès
des entreprises et pénétrer ainsi un marché
en offrant des conditions très attractives à
des acteurs qui sans la plate-forme n'auraient pas été
clients." CoBarter,
qui se rémunère également par un système
de commissions, compte
actuellement 1.500 clients actifs parmi lesquels LVMH, Canal
Plus, ChateauOnline ou encore Budget Rent a Car. La société
a réalisé un volume d'activité de 25
millions de francs dans le barter en 2000.
Ces deux sociétés
qui se lancent simultanément sur le Web considèrent
Internet comme un formidable moyen pour fluidifier les échanges
et diminuer les coûts de gestion des transactions. Une
diminution qui rend possible le barter pour des opérations
de faible montant (quelques milliers de francs). Les deux
plates-formes européennes espèrent également
marcher sur les traces des principaux acteurs américains
qui ont réussi pour certains une jolie percée.
A l'image de Barter
Trust et surtout de BigVine,
dans lequel a investi le groupe American Express.
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