Dans
les jours qui viennent, le Web mondial va s'enrichir d'un
nouveau moteur de recherche d'origine française et
à l'approche plus qu'originale. KartOO,
c'est son nom, est en fait un méta-moteur qui s'appuie
sur une quinzaine de ses collègues (Voila, Google,
Excite, Nomade...) pour balayer la Toile en français
et en anglais. Mais, contrairement à Copernic,
le méta-moteur de référence, KartOO a
décidé de dépoussiérer le monde de la recherche
sur Internet en proposant des fonctionnalités innovantes
(interrogation en langage naturel, traduction booléenne
automatique, envoi des résultats à un tier...)
et, surtout, une interface des plus créatives. "Cette
interface visuelle, sous forme d'arborescence, permet en fait
de piloter la recherche, explique Nicolas Baleydier, cofondateur
de KartOO. Vous tapez par exemple 'location', l'interface
vous propose alors 'immobilier', 'vacances', 'bateaux'...
Vous sélectionnez 'bateaux', et d'autres propositions
vous sont faîtes : 'voilier', 'catamaran', 'hors-bord'..."
Exemple
d'un résultat de recherche sur KartOO.
Les sphères jaunes (cliquables) indiquent les
différents sites.
Les thèmes en couleur placés sur les liens
peuvent être également
cliqués afin d'orienter la recherche.
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Pour aboutir
à la naissance de ce nouveau moteur, une équipe
de 5 personnes, implantée à Clermont-Ferrand,
a travaillé au développement technique de KartOO
pendant deux années. "Nous nous sommes appuyés
volontairement sur des fonds propres, souligne Nicolas Baleydier,
lui-même ancien du capital-risque. Nous voulons en effet
rester maîtres de notre timing et de notre croissance,
même après le lancement du moteur. Nos coûts
avec une équipe de 5 personnes sont minimes et nous
pouvons tenir encore longtemps afin de faire nos preuves."
Afin de soutenir cette approche "artisanale" pendant
deux ans, la société a étayé son
financement en réalisant notamment des sites, en proposant
de la formation et en développant des outils informatiques.
Pour son
ouverture, KartOO sera proposé en français et
en anglais, d'autres langues devant suivre dans les mois à
venir. Le moteur proposera également des chaînes
de recherche thématiques. La première à
voir le jour sera dédiée à la recherche
de logiciels. Côté financier, la société
table sur quelques recettes publicitaires liées au
trafic, sur de la revente en marque blanche, notamment auprès
des portails et des FAI, et surtout sur des déclinaisons
spécialisées du moteur. "Par exemple, KartOO
peut être utilisé comme outil de recherche sur
les intranets des grands comptes, détaille Nicolas
Baleydier. Nous comptons également faire fructifier
l'aspect visuel de l'outil dans le secteur de la télévision
interactive. KartOO s'adapte en effet très bien comme
moteur de recherche pour les utilisations avec un clavier
limité." Tout comme Google, les fondateurs misent
sur le marketing viral pour imposer ce nouveau moteur. Une
stratégie, il est vrai, qui a plutôt bien réussi
au moteur américain.
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