Le
site Un
Homme.com est en liquidation judiciaire depuis le
26 avril 2001. Faute de nouvelle levée de fonds
et de repreneur, la société Passions d'Homme,
éditrice du site, a dû se résigner.
Nicolas Riou, co-fondateur et ancien directeur général,
vient de signer un livre sur son expérience d'entrepreneur
Internet "Comment j'ai foiré ma start-up".
Après une expérience dans la publicité,
Nicolas Riou s'est lancé dans Un Homme.com avec
Philippe Rambaud, à l'origine du projet. Etapes
après étapes, dans ce livre, il passe
en revue tous les événements qui ont ébranlé
le Web depuis l'année dernière et raconte
le parcours du combattant pour lever des fonds.
JDNet.
A votre avis,
quelles sont les principales raisons de l'échec
Un Homme.com ?
Nicolas Riou. Nous ne sommes vraiment pas arrivés
au bon moment puisque notre première levée
de fonds, nous l'avons faite après l'e-krach.
C'est pourquoi nous n'avons pu réaliser qu'un
tour de table de 4,5 millions de francs qui ne nous
a jamais permis de voir à long terme. Quant à
notre deuxième levée de fonds, tous les
capital-risqueurs nous ont fermé la porte au
nez en entendant le mot "BtoC". Pourtant le
trafic, 127.000 visiteurs uniques par mois, validait
notre concept. Le fait est que nous sommes arrivés
au mauvais moment. Il aurait fallu se lancer plus tôt,
comme Aufeminin.com
qui a réussi une grosse levée de fonds
dès le départ. Ou alors beaucoup plus
tard, quand le marché sera complètement
mature...
Vous
croyez donc toujours dans votre concept ?
Bien-sûr. Côté féminin, je
pense qu'il y a de la place pour environ cinq sites
féminins même si la survie sera dure, passés
les deux leaders. Côté masculin, un site
pourra forcément sortir son épingle du
jeu. C'est uniquement l'effondrement du marché
de la publicité qui nous a été
fatal. Depuis la fin de l'année, nous sommes
dans le creux de la vague. Les start-up n'investissent
plus dans la pub et les annonceurs traditionnels ne
sont pas encore convaincus. D'une part, ils ont eu un
mauvais écho sur les bannières à
cause des taux de clics très bas et d'autre part,
leurs sites institutionnels ou marchands n'étant
pas eux-mêmes matures, ils ont préféré
se laisser une année d'observation. Mais un site
média dédié aux hommes peut parfaitement
survivre, d'autant plus s'il diversifie son modèle
économique comme c'était le cas pour Un
Homme.com avec, notamment, le sponsoring de rubriques.
Vous
avez travaillé dans la publicité. Comment
percevez-vous aujourd'hui le marché de la publicité
en ligne ?
Je pense que l'on devrait sentir un frétillement
à partir de septembre et une reprise manifeste
à la mi 2002. De toute façon, Internet
va s'imposer comme un support publicitaire supplémentaire.
Avec quelques 8 millions d'internautes en France, le
Web est en train de devenir un mass media et le phénomène
Loftstory nous prouve la convergence plurimédia.
Par ailleurs, les innovations en terme de formats publicitaires
et les opérations spéciales vont favoriser
cette évolution. Nous sommes actuellement en
phase de rationalisation comme à l'époque
des radios libres dans les années 80. Nous sommes
encore en période d'apprentissage et il faut
attendre la maturité des annonceurs. Mais je
reste optimiste.
"Comment
j'ai foiré ma start-up",
Par Nicolas Riou,
Editions
Organisation, Paris,
Mai 2001, 50 francs.
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