Après un premier rapport
publié en 1995, l'Acsel,
l'Association pour le commerce et les services en ligne,
composée de 200 entreprises et organismes, a rendu public,
mercredi 20 juin, son livre blanc intitulé :
"La confiance, principal défi pour le commerce
électronique B to C". Un état de l'art qui se conclut
par une série de neuf recommandations.
Cette réflexion initiée
en interne par le groupe de travail "Confiance", a ensuite
été confiée à 4 auteurs consultants qui se sont également
partagés la rédaction des quatre parties de l'étude.
Odile Ambry et Daniel Kaplan de l'association FING
(Fondation pour l'Internet nouvelle génération) pour
l'état des lieux. Philippe Trouchard, consultant audit
et sécurité des systèmes d'information chez Ernst &
Young pour ce qui est des réponses apportés par les
labels à ces questions de sécurité. Medhi Gharsallah
et Hervé Leduc du Groupe Palo Alto pour les réponses
technologiques. Et Joelle Freundlich de Cegetel et Emmanuel
Michau du cabinet Michau ont traité des réponses juridiques
associées aux questions de sécurité.
Le premier constat du rapport
concerne le développement du e-commerce B to C. Si celui-ci,
estime les auteurs, a représenté en 2000, entre 60 et
90 milliards de dollars au niveau mondial, soit un doublement
par rapport à 1999, son taux de croissance paraît modeste
pour une activité en émergence. En effet, si la croissance
du nombre d'internautes dans le monde a été de près
de 50% (410 millions à la fin 2000), les achats par
internaute n'ont augmenté que de quelque 35%. Au
rang des freins recensés, le manque de confiance
des consommateurs, particulièrement en France,
face à la sécurité des paiements mais aussi aux
pratiques des commerçants.
Pour répondre à cette
défiance, les labels peuvent jouer un rôle de réassurance
dans la mesure où ils sont le garant de bonnes pratiques
commerciales. Toutefois, selon les auteurs du rapport,
ils ne peuvent pleinement jouer leur rôle que dans la
mesure où ils restent peu nombreux et où leur périmètre
d'intervention est clairement défini. Ce constat donne
naissance à trois recommandations. L'Acsel demande aux
e-commerçants d'adhérer, lorsqu'ils existent, aux signes
de reconnaissance de qualité en vigueur dans leurs professions.
Dans ce cadre, l'association confirme son soutien au
sceau L@belsite,
créé par la Fevad
et la FCD
en 1999 et déclare s'engager à le promouvoir. Pour renforcer
la crédibilité des labels, l'Acsel demande aux organismes
ayant créateur, de respecter trois règles : la mise
à jour régulières des critères de la définition des
objectifs et des critères d'attribution du label ; la
nécessaire validation des critères de conformité au
label par un organisme indépendant ; la durée limitée
d'attribution du label.
Les deux recommandations
suivantes portent sur la sécurité des paiements. L'Acsel
encourage une action concertée entre les professionnels.
Elle même s'engage à maintenir une pression pour obtenir
un accord entre les banques et le commerce pour valoriser
des solutions de paiement utilisant les cartes à puce.
Dans l'attente du déploiement de ces solutions, l'association
propose que les banques mettent en place deux procédures.
L'une permettant à leurs clients de mieux identifier
les paiements figurant sur leurs relevés de carte bancaire
en faisant figurer le nom du commerçant et le mode de
paiement. L'autre consistant à rembourser sans délai
le porteur d'une carte en cas de débits non justifiés.
La sixième recommandation
concerne la protection des données personnelles. Le
moyen privilégié par l'Acsel est de promouvoir
la transparence des procédures de collecte et la protection
des données personnelles.
Enfin, les trois dernières
recommandations concernent la prévention de la cybercriminalité.
L'association suggère que l'obligation de mise
en oeuvre des meilleurs moyens pour garantir l'internaute
contre la cybercriminalité soit rappelée et précisée
dans la prochaine Loi sur la Société de l'Information.
Autre sujet mis en avant : le règlement des litiges
de consommation à un coût et dans des délais optimums.
Enfin, parce que l'association est convaincue que les
échanges en ligne ne pourront se développer que lorsque
le consommateur aura le sentiment de pouvoir maîtriser
ses opérations et engagements en ligne, l'Acsel encourage
les marchands à fournir le maximum d'informations aux
consommateurs tout en leur assurant un accès effectif
à celles-ci.
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