Dans le contexte
actuel, où les médias en ligne cherchent
leur marque sur l'équilibre entre les services
gratuits et les services payants, LesEchos.fr
(groupe Pearson) fait preuve d'une constance remarquable.
En 1997, le site du quotidien économique a placé
le journal du jour, les archives et des bases de données
professionnelles en accès payant. Deux formules
de paiement avaient été alors mises en
place : l'abonnement ou le paiement à l'acte
(avec la possibilité d'une facturation Wanadoo/Compuserve).
Depuis, Philippe
Jannet, le directeur des éditions électroniques
des Echos, s'est forgé une certitude : compte
tenu de la faiblesse actuelle du marché de l'e-pub,
la rentabilité sera atteinte en développant
des services payants. "Le modèle nous y
emmène", affirme-t-il, en s'appuyant sur
l'exemple de The
Wall Street Journal sur Internet : 574.000 abonnés
payants dans le monde en mars dernier. Le site du plus
prestigieux quotidien économique international
semble même frôler le point d'équilibre,
même s'il compte revoir à la hausse ses
tarifs en ligne.
Depuis un an, LesEchos.fr a développé
une formule "Gold" qui comprend un accès
au journal du jour, la mise à disposition du
système d'alerte, le suivi de la Bourse et l'accès
aux appels d'offres (BOAMP pour la France et JOce pour
l'Europe). Les tarifs vont de 150 francs par mois à
1.800 francs TTC par an. "Un tel degré de
services demande la mise en place d'outils spécifiques
: centre d'appels pour les utilisateurs, expertise technique...",
indique Philippe Jannet. Le responsable reste toutefois
discret sur le nombre de professionnels abonnés
à "l'offre Gold" pour des raisons de
concurrence. Et notamment celle de La
Tribune, qui a décidé de placer uniquement
son journal du jour en accès payant. Seule indication
que consent à donner Philippe Jannet : le taux
de réabonnement, qui serait de 95%.
Parallèlement, une
deuxième formule a été développée
: l'offre "Performance", qui couple papier
et Internet. "Depuis un an, nous observons une
vraie accélération. Le recours à
des services payants sur Internet devient de plus en
plus un réflexe naturel." Mais les services
phares en ligne restent toujours les archives et le
journal du jour. Toutefois, le contenu payant sur Internet
trouve une limite méconnue : la taxation. "Sur
le papier, la TVA est de 2,5%. Sur Internet, elle est
à 19,6%. C'est compliqué de vendre de
l'information en ligne dans ces conditions", commente
Philippe Jannet. Afin de compenser cette taxation, Les
Echos n'offrent d'ailleurs pas de rabais pour le journal
en ligne, vendu au même prix que la version papier
(7,50 francs).
Pour commercialiser ses
offres payantes, LesEchos.fr utilise la base de membres
de son club en ligne (dont l'inscription est gratuite)
comme outil de prospection. Le club, qui revendique
actuellement 85.000 inscrits, propose d'accéder
à une période d'essai du journal en ligne,
des offres spéciales sur les produits et services
du groupe et des offres marchandes avec les partenaires
e-commerce du quotidien économique. Pour la rentrée,
le service marketing de LesEchos.fr compte d'ailleurs
sortir de nouvelles offres personnalisées en
mettant notamment l'accent sur des services professionnelles
liées à l'intelligence économique.
Le site des Echos recense actuellement 800.000 visiteurs
uniques par mois (en prenant en compte le nombre de
cookies détectés). De source Cybermétrie,
il enregistre 3,2 et 3, 5 millions de visites et 22
à 25 millions de pages vues par mois. [Correctif
apporté sur l'audience le 25/06/01]
En 2000, le site a dégagé un chiffre d'affaires
publicitaire de 42 millions de francs. Un bon cru qui
ne devrait pas être renouvelé cette année,
compte tenu de la baisse de tension du marché
de l'e-pub.
MesFinances.fr
: un "exercice difficile compte tenu de l'état
du marché du patrimoine sur Internet"
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"Les ambitions ont été revues
à la baisse mais pas le business model",
commente Philippe Jannet en évoquant le
cas du site MesFinances.fr.
Le service en ligne a été lancé
il y a un an (Lire l'article
du JDNet du 21/06/01) avec un budget publicitaire
conséquent : 40 millions de francs.
Le directeur des éditions électroniques
indique que le site enregistre actuellement 100.000
visiteurs uniques par mois et 5 millions de pages
vues (source Cybermétrie). "C'est
plutôt correct", juge-t-il.
Des accords pour la reprise du contenu de MesFinances.fr
ont notamment été signés
avec le portail Club-Internet, la Banque AGL,
M6, RTL et RESpublica. Un retour sur investissement
est envisagé à l'horizon 2003. La
version française du service en ligne dispose
d'une équipe de 17 personnes, dont 5 journalistes.
Au Royaume-Uni, le projet est piloté par
le groupe Pearson (propriétaire des Echos)
et le Financial Times.
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