Bobos,
start-upers et autres adeptes des tenues décontractées
au travail, soyez sur vos gardes... Longtemps raillé
par la Net-économie, le costume-cravate pourrait
bien faire son retour en force en cette période
d'indécision économique. C'est en tout
cas ce que laisse entendre l'enquête annuelle
du cabinet juridique américain spécialisé
dans l'emploi Jackson
Lewis. Pour cette étude, la société a sondé
plus de 1.000 cadres des ressources humaines dont une
soixantaine travaillait dans des entreprises de plus
de 250 employés. Parmi ces entreprises américaines,
plus de 70% ont adopté un jour de "relâche
vestimentaire". Or cette expérience semble
aujourd'hui battre de l'aile.
Alors
que l'année dernière le "casual wear"
était en vogue, pour ne pas être largué
par la déferlante start-up, l'heure est aujourd'hui
à la modération. A cela, plusieurs raisons :
malgré un effet positif sur le moral du personnel
(et donc sur la productivité) dans 40% des entreprises
lors de ces jours de détentes, ces nouvelles
règles vestimentaires ont des répercussions
jugées de plus en plus néfastes. Près
de la moitié des sociétés sondées
(44%) ont ainsi remarqué une hausse systématique
des retards, voire de l'absentéisme. Aux yeux des DRH
américains, du relâchement vestimentaire
au relâchement tout court, il n'y a donc plus
qu'un pas. Autre observation étonnante :
30% des cadres ont signalé une augmentation des
flirts dans l'entreprise, certaines tenues décontractées
devenant parfois aguichantes.
Bref,
la décontraction vestimentaire en entreprise
à ses limites. Signe de ce terrible constat,
certains types de vêtements sont même désormais
devenus tabous dans l'entreprise américaine.
Sont ainsi pointés du doigt le marcel (31,5%
des entreprises l'interdisent), le short (25,8%), le
pantalon fuseau (18%) et même... le jeans (14,6%).
Reste le cas, non évoqué par Jackson Lewis,
du jogging.
Le
fameux DDSS
(Dress Down Stress Syndrom), qui déstabilisait
encore l'année dernière les jeunes cadres
frais moulus des grandes écoles ne sachant pas
peser le pour et le contre parmi les tenues vestimentaires,
en prend donc pour son grade. Il faut dire que les start-upers,
icônes de cette mode, ont eux-mêmes passablement
revu leur garde-robe ces
derniers mois. Le costume et la cravate dénotent
sans nul doute moins lors des opérations de fusions
et acquisitions.
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