Chez les voyagistes, on
appellle cela un aller-retour. En économie, une
déconvenue. Alors que Père-Noël.fr
avait annoncé il y a quinze jours le rachat de
la boutique musicale et multimédia Digitall.fr,
créée et détenue à 100%
par le groupe Lagardère,
les négociations ont été finalement
brutalement rompues hier. Aucune information précise
n'est venue étayée un laconique communiqué
de presse transmis à l'AFP. Celui-ci indiquait
simplement que "Père-Noël.fr et le groupe Lagardère
avaient mis un terme, d'un commun accord, au rachat
par Père-Noël.fr du site de loisirs multimédia Digitall.fr
par échange d'actions".
Après le rachat
de Booston
en mars dernier, cette dernière acquisition de
Père-Noël se présentait pourtant
comme une seconde phase de croissance externe pour le
cybermarchand, qui s'offrait le luxe de racheter une
enseigne issue d'un groupe à la renommée
mondiale. Les conditions de ce rachat stipulaient que
le groupe Lagardère devenait propriétaire
de 5 à 6% du capital de Père-Noël.fr
tandis que le cybermarchand s'engageait à conserver
les quinze salariés qui constituaient l'équipe
de Digitall.
Selon un porte-parole de
Lagardère Active Broadband, "le désaccord
aurait porté sur les modalités financières
et organisationnelles du deal". Même son
de cloche chez le cybermarchand. Les deux intervenants
se rejettent donc la faute sur cette rupture de négociations,
chacun laissant entendre que l'autre protagoniste n'a
pas tenu ses engagements. En marge de ce désaccord,
l'action de Père-Noël n'a pas été
cotée hier. On s'attend néanmoins à
une action de communication du site d'e-commerce dans
les jours qui viennent. Celui-ci doit en effet mettre
à jour ses prévisions de résultats,
qui avaient été récemment revues
à la hausse en prévision de l'intégration
future de Digitall. A moins que d'ici là, une
autre proie comble le vide laissé par cette acquisition
avortée.
En ce qui concerne le sort
de Digitall, "Lagardère devrait prendre
une décision dans les jours à venir, explique-t-on
dans le groupe. Nous avons une seule certitude actuellement
: le site n'est plus vendu à Père-Noël.fr."
Deux alternatives s'offrent au groupe Lagardère :
la vente à un nouveau repreneur, l'opération
s'annonçant d'ores et déjà délicate,
ou la fermeture pure et simple du site, puisque le groupe
indique maintenir sa stratégie de désengagement
sur l'e-commerce.
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