Auféminin,
Newsfam,
FemmeOnline
ou encore Plurielles
(TF1)... Au cours de ces deux dernières années,
de nombreux sites féminins se
sont lancés sur la Toile, quelques-uns réussissant
même à acquérir une certaine notoriété
sur Internet comme en dehors. Après une bataille
épique l'année dernière, donnant
lieu à une surenchère sur les chiffres
d'audience, aujourd'hui, le soufflet est quelque peu
retombé. La rationalisation des coûts a
en effet amené presque tous les sites à
licencier une partie de leurs équipes et à
diminuer, voire cesser, leurs investissements sur la
communication. La question cruciale étant désormais
de trouver un modèle économique qui permette
la pérennité de la société
et qui laisse entrevoir un équilibre financier
proche.
A
ce jeu, certains sites ont déjà fait les
frais du tassement du marché de la publicité
et de la frilosité des investisseurs. Vivrefemmes
a été ainsi contraint à la fermeture
à la fin du mois de novembre 2000, faute d'avoir
réussi à boucler un tour de table avec
Avenir
Telecom. Conclusion : une vingtaine de personnes
a été licenciée et l'ardoise finale
s'est montée à plusieurs centaines de
milliers de francs. Pour les mêmes raisons, Touteslesfemmes
est fermé également depuis le mois de
novembre dernier. Avant de se relancer sur la Toile,
le site cherche un modèle économique viable
en se rapprochant de spécialistes.
Attirer
les grands annonceurs de la presse féminine
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Afin
de ne pas connaître le même sort que Vivrefemmes,
les sites féminins s'ingénient donc à
trouver un business model rentable ou à s'adosser
à un grand groupe de presse féminine.
FemmeOnline serait ainsi en pourparlers avec un repreneur
"mortar", ce qui permettrait à PPR
de se désengager du site (39% du capital). Dans
le même esprit, le sponsoring de rubriques et
la réalisation d'opérations événementielles
avec des annonceurs issus de la presse féminine
traditionnelle trouvent également les faveurs
des sites féminins. Auféminin a ainsi
essentiellement commercialisé son espace publicitaire
auprès des grandes marques, au prix d'une innovation
perpétuelle dans les formats. "Je reste
convaincue que le modèle économique basé
sur la pub est solide, explique
Anne-Sophie Pastel, PDG d'Auféminin. Nous
réalisons 95% de notre chiffre d'affaires avec
cette unique source de revenus. L'idée de développer
des services payants me semble peu réalisable
et l'e-commerce ne laisse que peu de marges."
Du
côté de FemmeOnline et de Newsfam, c'est
le sponsoring de rubriques qui a la cote. Les deux sites
tirent près de 60% de leur chiffre d'affaires
du sponsoring à long terme de leurs chaînes
thématiques. Chez Newsfam, le tournant a été
définitivement pris : "Nous avons même
changé de régie publicitaire avec IP Interactive
afin de nous rapprocher d'une régie plus tournée
vers les annonceurs traditionnels", explique Alexandra
de Waresquiel, PDG. Cibles de prédilection :
les marques cosmétiques et de la mode, que les
sites féminins souhaitent à tout prix
voir s'installer à long terme au sein de leurs
rubriques. "Si on obtient un sponsor fidèle
pour chacune de nos douze rubriques thématiques,
le site est rentable", affirme ainsi Thierry Bartin,
PDG de FemmeOnline qui compte bénéficier
de la totale flexibilité du Web afin de proposer
des opérations événementielles
(quizz, jeux-concours, mini-sites).
PlanetFemmes
préfère miser sur les services payants
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Seul
le site PlanetFemmes, qui vit actuellement de la publicité
à 100%, a opté pour des services payants,
à contre-courant de l'ensemble des autres sites
féminins. "Nous allons sortir début
août des services payants, explique ainsi Marie
Martin Lioux, responsable du site. Les internautes
pourront poser des questions et nos spécialistes
(diététiciens, psychologues, avocats,
gynécologues, etc.) y répondront de manière
très personnalisée." Afin de ramener
du trafic sur ce nouveau service, PlanetFemmes
a signé un accord commercial avec le portail
Mageos.
Réalisé sur fonds propres depuis sa création
en juillet 1999, le site vit grâce à la
collaboration d'une vingtaine de reporters bénévoles.
Mais
ces tergiversations risquent de coûter chers à
terme aux "pure-players" féminins face
aux sites créés par les magazines féminins
traditionnels. Car s'ils se font encore discrets sur
la Toile, la notoriété naturelle de ces
nouveaux entrants inquiète déjà.
Signe de ce bouleversement prévisible :
le magazine Marie-Claire,
qui est présent sur le Web depuis la fin mars
2001, a prévu de communiquer activement autour
du site dès la rentrée prochaine. Reste
encore pour ces acteurs de la presse à régler
l'épineuse question des droits d'auteur sur Internet
(voir l'article
JDNet du 30/03/01).
L'arrivée
sur Internet de la presse féminine
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Quant
à la question de la stratégie de déploiement
sur Internet, Laurent
Ramis, directeur général de MarieClaire.fr
(et ancien PDG de Vivrefemmes), a une réponse
des plus transparentes : "Il y a deux solutions
possibles : le rachat d'un pure player qui a de
l'expérience, ou le rapprochement avec un site
portail qui permet de drainer immédiatement un
fort trafic sur le site." Nul doute que des bouleversements
sont donc à attendre d'ici la fin de l'année
dans le milieu des sites féminins.
Lire également : Sites
féminins : radiographie des pure-players
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