Et
si une dotcom cotée en Bourse était mieux
valorisée une fois fermée ? La question
peut prêter à sourire, mais, selon un très
sérieux article du Wall Street Journal Europe,
la réponse peut s'avèrer dans certains
cas positive. Du moins pour les stars déchues
du Nasdaq qui ont mis la clef sous la porte ces derniers
mois. L'explication à ce curieux mécanisme
est à trouver parmi les collectionneurs de titres
et de bons au porteur. Sur des sites comme Scripophily.com
ou eBay,
les titres "papier" des dotcoms disparues
s'échangent et se vendent à des prix bien
au-dessus des cours réels qu'affichaient les
sociétés de leur vivant.
Ainsi,
pour le cybermarché Webvan, fermé depuis
quelques semaines, les bons atteignent-ils aujourd'hui
des pics à 34 dollars chez les collectionneurs.
Un comble lorsque l'on sait que le cours de Webvan était,
début juillet, à 0,05 dollar... Pour certaines
éditions rares (bordures gravées et logo
en couleur du cybermarché en surimpression),
les titres de Webvan s'envolent même jusqu'à
79,95 dollars. De quoi faire pâlir la moindre
bulle spéculative. Les papiers morts d'eToys
sont également victimes de cet engouement. Certains
exemplaires se négocient entre collectionneurs
à 139 dollars alors que le cours maximal du site
marchand de jouets, fermé début 2001,
était de 85 dollars...
Ce
marché parallèle, notamment lancé
par le site Scripophily.com, a débuté
l'année dernière avec la disparation du
site animalier Pets.com. Depuis, en 12 mois, l'activité
de Scripophily.com a augmenté de 42%, c'est-à-dire,
à peu de chose près, l'équivalent
du recul du Nasdaq sur la même période.
Mais si ce nouveau marché se nourrit de la déchéance
boursière des dotcoms, cela ne l'empêche
pas vivre une fièvre comparable à celle
de la nouvelle économie avant l'e-karch. Depuis
quelques mois, des collectionneurs-investiseurs placent
en effet des sommes importantes sur les titres des dotcoms
disparues en espèrant voir leur cote s'envolait.
Pire, certains initiés, iraient même jusqu'à
acheter des titres "papier" de dotcoms encore
cotées mais proches de la banqueroute. De quoi
redonner le sourire aux courtiers en ligne.
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