Le site d'information à
destination des agriculteurs Web-Agri.fr
présente la particularité d'être
né de la volonté de la PME bretonne Hyltel
et d'avoir évité, pour le moment,
la tutelle d'un grand groupe industriel ou financier.
Une caractéristique qui devient rare sur un segment
où le Crédit Agricole (lire l'article
JDNet du 25/07/01) ou encore Isagri (Terre-net.fr),
via leurs portails respectifs, entendent jouer les premiers
rôles. Si le fonds régional de capital-risque
Bretagne Participation est entré à hauteur
de 34 % du capital courant 2000, Christian Gentilleau,
directeur de Web-agri.com, souligne la particularité
d'un site qui offre "des services entièrement
gratuits aux agriculteurs".
Hyltel, qui avait l'origine une activité
de gestion de base de données, a lancé
Web-agri en septembre 2000 : une manière à
peine voilée d'alimenter son activité
initiale.
En matière de contenu,
les services classiques d'un portail dédié
sont présents avec, entres autres, les informations
sectorielles, une revue de presse réalisée
en interne, ainsi que de l'information météo
locale. Parmi les services payants, Web-agri.fr propose
une offre d'envoi d'information météo
par fax et SMS (les tarifs appliqués sont de
8 euros par mois pour recevoir des alertes météo)
et le suivi des cours porcin ou bovin pour 5 à
6 euros par mois. Chez Web-agri, on souligne également
l'investissement important consenti pour développer
le moteur de recherche en partenariat avec la société
rennaise Sénèque.
"Nous avons développé un crawler
agricole, précise Christian Gentilleau. Celui-ci
référence 600.000 pages Web agricoles
mondiales et renvoie l'utilisateur vers celles-ci."
La société n'envisage cependant pas de
commercialiser pour le moment cette technologie.
Hyltel a décidé
de ne pas compter uniquement sur la publicité
ou les partenariats avec des sites agricoles B to C
pour générer des profits et a choisi la
voie plus prudente de la diversification en conseillant
des entreprises agricoles désireuses de créer
leur site Internet. Une conséquence, selon Christian
Gentilleau de "l'impossibilité pour un site
tel que le nôtre de tout miser sur les revenus
publicitaires". Une illustration également
de l'attitude d'éditeurs qui cherchent encore
la solution pour faire passer une facturation indolore
à l'Internaute. L'expérience d' Agrionline
qui s'était lancé dans des services
d'information payants et s'est depuis rétracté
a fait école.
Web-agri profite donc de
cette situation pour tirer son épingle du jeu
et revendiquer la deuxième place parmi les portails
agricoles en terme de fréquentation, avec une
moyenne mensuelle de 60.000 visites et 500.000 pages
vues, ce qui le placerait derrière le leader
Terre-net.fr.
Malgré tout, Christian Gentilleau estime que
le marché est trop étroit pour l'offre
existante : "Il n'y a sans doute pas la place pour
cinq portails comme le nôtre, mais plutôt
pour trois, à l'image de la presse papier spécialisée
ou trois groupes se détachent". Un tiercé
dont Web-agri entend bien être l'un des acteurs
incontournables. La société est attentive
à une éventuelle alliance. "Tout
est ouvert en ce domaine", indique Christian Gentilleau.
Sur le plan technique,
la conception du site a été confiée
à la Web-agency Neobox
et l'hébergement à Artful.
Contrairement à un Pleinchamp.com qui se lance
dans des applications de vente en ligne, Web-agri.fr
n'envisage pas de suivre cet exemple et s'en tient à
de la diffusion d'information surtaxée. Il prévoit
simplement d'atteindre le point d'équilibre début
2002 en misant sur un trafic en augmentation constante
et quelques innovations de contenu sur lesquelles les
responsables du site restent discrets.
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