En trois ans d'existence,
Aucland,
le site de ventes aux enchères d'Europ@web a
connu trois managers. Son fondateur, Fabrice Grinda,
a été écarté de la direction
en mai 2000 au profit d'un manager type gestionnaire
: Paul Zilk, un Américain arrivé peu de
temps auparavant dans l'équipe de management
d'Aucland. Ce dernier s'est attelé à relancer
une nouvelle dynamique (Lire l'article
du JDNet du 09/03/01) mais dans un environnement économique
peu favorable. "La situation actuelle d'Aucland
ne permettait pas d'utiliser pleinement mon énergie,
j'ai donc décidé de partir", explique Paul
Zilk. En mai 2001, il a cédé sa place
à Sylvie Fleury à la direction d'Aucland.
Cet ancienne responsable d'une autre filiale d'Europ@web
a pris ses fonctions avec une mission précise
: restructurer la société et contrôler
(encore) plus strictement les coûts. "L'objectif
est d'arrriver à l'équilibre des comptes
pour 2002", indique la nouvelle directrice. Début
juillet, la rumeur circulait qu'Aucland ne passerait
pas l'été. Une vision erronée,
estime Sylvie Fleury.
La restructuration se fait
en différentes étapes, mais elle tourne
autour d'un cadre global : le recentrage des activités
sur la France. Si les sites anglais et espagnol sont
maintenus, la plate-forme technique est commune pour
les trois pays et il n'y a plus de bureaux Aucland à
l'étranger. La situation du site italien rattaché
au réseau est spécifique. "Nous avions
une relation de licencié avec Aucland Italie,
indique Sylvie Fleury, mais nous n'avons jamais été
associés à son exploitation." Le
site italien avait fait l'objet d'une polémique
en début d'année concernant son appartenance
(Lire l'article
du JDNet du 30/01/01). Il a en tout cas épousé
la nouvelle version d'Aucland, comme si rien n'avait
changé.
Toujours dans le cadre
de cette épuration des comptes d'Aucland, la
masse salariale a très fortement diminué
sur deux ans. En avril 2000, c'est à dire au
plus haut degré de développement européen
d'Aucland, on comptabilisait 130 collaborateurs. Sylvie
Fleury table dorénavant sur une trentaine de
salariés.
Autre axe du recadrage
des activités : l'évolution du modèle
économique. "Nous sommes en train de travailler
dessus mais il est encore un peu tôt pour en parler",
indique la directrice d'Aucland. Actuellement, la société,
qui recense 850.000 membres, en majorité français,
se rémunère sur la base d'un commissionnement
pour chaque article vendu par le biais du site. Sylvie
Fleury ne cache pas que l'objectif de cette remise à
plat des comptes a pour objectif de faciliter les démarches
vis-à-vis d'un éventuel repreneur. Aucland
penche plutôt pour "un acteur avec un vrai
projet industriel". Le nom de Wanadoo, FAI et plus
grand partenaire d'Aucland pour les enchères
en ligne, est souvent cité (Sylvie Fleury ne
fait aucun commentaire sur l'identité des groupes
industriels qui ont été contactés).
Le passif de la société pourait compliquer
les négociations. Le JDNet avançait au
début de l'été le chiffre de 60
millions de francs. "Il n'est pas aussi important",
commente Sylvie Fleury, sans apporter de précision
sur une estimation réelle.
En deux ans, le paysage
des sites français de ventes aux enchères
s'est complètement transformé. La plus
grande annonce dans le domaine a porté sur le
rapprochement entre l'Américain eBay (le leader
mondial dans sa catégorie) et le groupe français
iBazar, qui a été annoncé en février
(Lire l'article
du 23/02/01). L'allemand Ricardo, lui, s'est allié
à QXL Europe (Lire l'article
du 17/05/00) et talônne Aucland en France. Il
ne reste plus de site indépendant de ventes aux
enchères "généraliste",
certains ayant fermé leurs portes (par exemple
O' My Deal), d'autres ayant été intégrés
dans des structures plus grandes (ePublik.com dans le
groupe Trader.com).
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