[Article
modifié le 20/08] Alors que les deux candidats
les plus attendus, Jacques Chirac et Lionel Jospin,
n'ont pas encore dévoilé leurs plans pour
la campagne présidentielle de 2002, une bataille
stratégique se déroule déjà
en ligne. Face aux hommes politiques et à leur
entourage, des internautes aux motivations diverses
mais dont certains sont attirés par un gain hypothétique
grâce à la revente de noms de domaine "stratégiques".
A l'image de la campagne présidentielle américaine
de 2000, l'enjeu est l'achat d'url formées sur
le modèle "nomducandidat2002" ou "nomducandidatpresident"
en .com, en .net ou en .org. Certains
noms de domaine de ce type ont été achetés
dès 1999, par le futur candidat lui-même,
par des proches ou par des cybersquatteurs. Bien souvent,
ce sont ces derniers qui s'y sont pris le plus tôt
et qui possèdent les références
les plus intéressantes.
En
tête de ce palmarès, arrivent naturellement
chirac2002.com et jospin2002.com. Achetées
en janvier 1999, ces deux URL sont détenues par
Olivier Monnot, rédacteur en chef de Gay.com.
"Je n'ai pas l'intention de revendre ces noms de
domaine pour réaliser une plus-value, nous déclarait
il y a quelque temps Olivier Monnot. Mon objectif est
de développer des sites satiriques et de les
faire vivre le temps de la campagne présidentielle."
De même, jospin2002.org et jospin2002.net
ont été réservés par un
particulier dès le mois de janvier 2000.
Cependant,
il y a des exceptions. Les noms de domaine chirac2002
et chiracpresident en .org et .net ont été
achetés début 2000 par Xavier
Schallebaum, ancien webmaster... du site officiel
de l'Elysée. "J'ai décidé
de réserver ces noms de domaine pour éviter
qu'ils ne soient pris par des squatteurs mais je suis
arrivée trop tard pour certains, explique Xavier
Schallebaum. Mon objectif est de les conserver le temps
qu'il faudra et de les mettre à disposition de
l'Elysée. Par exemple, le nom de domaine chirac2002.org
a été restitué à l'Elysée
dernièrement."
Parmi
les candidats déclarés à la présidence,
Alain Madelin a eu le temps de réserver madelin2002.com
mais n'a pas encore mis de site en ligne. Les versions
.org et .net de ce nom ont, elles, été
récupérées par un cybersquatteur.
De même, les trois versions d'url de bayrou2002
n'ont pas été réservées
par le candidat. En ce qui concerne chevenement2002,
les trois noms de domaine ont été achetés
en mai 2001 par la société DirectInfo,
entreprise de conseils en systèmes informatiques.
Finalement, seul Alain Lipietz avait pris le soin en
février 2001 de procéder à l'enregistrement
de lipietz2002 dans les trois déclinaisons,
même s'il n'était pas donné gagnant
aux primaires du parti écologiste (les trois
adresses reroutent vers le site officiel du candidat
Vert). Les mamere2002 avaient eux été
réservés par des cybersquatteurs en mars
et avril 2001, de même que voynet2002,
qui avait déjà fait l'objet de spéculations
dès septembre 2000. Ces squatteurs-là
en seront apparemment pour leurs frais...
Si
Christine Boutin a fait une déclaration d'intention
en juin 2001, ses noms de domaine n'ont encore été
réservés par personne. La situation est
identique pour Robert Hue et Arlette Laguiller. A l'extrême
droite, l'URL megret2002.com pour la candidature de
Bruno Mégret a été réservée
depuis le 10 août 2001. Les autres sont encore
libres de droit. Le site officiel pour la campagne de
Bruno Mégret sera toutefois bruno-megret.com.
De son côté, Jean-Marie Le Pen a pris soin
de faire réserver son nom de domaine lepen2002.com
par la société "Edition Objectif
France". Cette adresse reroute les internautes
vers son site officiel.
A
noter toutefois que s'il est bon de prendre ses précautions
à l'avance (aux Etats-Unis, les noms de domaine
bush2004 et gore2004 ont déjà
été réservés), il faut aussi
surveiller ses arrières, comme en témoigne
la mésaventure arrivée à George
Bush. Le président américain - ou plutôt
son entourage - a omis de renouveler ses droits sur
bush2000.com. L'URL a été récupérée
fin juillet 2001 par une société russe
spécialisée dans la vente de noms de domaine,
qui y a installé un site pornographique. La société
se dit toutefois prête à revendre le nom
de domaine. A condition que l'offre soit suffisamment
élevée, bien sûr.
|