Après l'épisode
mouvementé du match Nantes-Lausanne, diffusé
sur Internet en novembre 2000 par le site du club de
football français (Lire l'article
du JDNet du 24/11/00), Eurosport a retransmis à
son tour en direct sur Internet, mardi soir, une rencontre
de football. Brescia-PSG, comptant pour la Coupe Intertoto
(Lire l'encadré)
était visible sur les sites français
et
italien d'Eurosport, qui le retransmettait simultanément
à la télévision. Selon les dirigeants
de la chaîne, 20.000 personnes se seraient connectées
et le temps moyen passé par internaute aurait
atteint 30 minutes. Par comparaison, la chaîne
enregistrerait un peu moins de 500.000 spectateurs en
temps normal pour un match de ce calibre. Quant à
la qualité technique (images et son), elle est
apparue en très net progrés par rapport
aux précédentes tentatives. Laurent-Eric
Le Lay, directeur d'Eurosport Entreprises, s'en
félicite mais ne s'enflamme pas sur les opportunités
offertes par Internet dans ce domaine.
JDNet.
La qualité de diffusion a semblé convenable
pour les abonnés au haut-débit. Comme
l'expliquez- vous ?
Laurent-Eric
Le Lay.
Tout simplement car nous diffusions en même
temps le match sur notre chaîne de télévision.
En s'apuyant sur le fil télé et les équipes
déjà en place pour ce type de rencontre,
il est beaucoup plus aisé de rendre une bonne
qualité d'image sur Internet. Mais il faudra
encore progresser car certains visiteurs ont certainement
dû garder un oeil sur leur téléviseur
(rires). En revanche, cela prouve qu'une retransmission
unique sur Internet est inaccessible actuellement pour
des raisons de coûts et de contingences techniques.
Le fait d'être producteur télévisuel
facilite la tâche. Ceux qui rêvaient l'an
dernier de retransmettre uniquement sur Internet des
sports de niche par exemple, en sont pour leur frais.
Cela coûterait beaucoup d'argent et le résultat
ne serait guère convaincant pour l'internaute.
Est-ce
que la retransmission sur Internet a été
valorisée dans la somme versée au club
Italien de Brescia pour l'obtention des droits de diffusion?
Non, il n'y eu aucune valorisation de
ce canal. Nous avons payé le même prix
que pour une diffusion télévisée
unique. Comme nous avons conclu l'accord au dernier
moment, nous n'avons d'ailleurs pas tenté de
générer des revenus supplémentaires
grâce à la diffusion sur Internet. Nous
n'avons notamment pas vendu le match à des annonceurs
et nous avons trés peu communiqué sur
l'événement auprès des internautes.
Cette diffusion était vraiment expérimentale.
Est
ce que vous comptez renouveler rapidement l'expérience
et allez
vous tenter de générer des revenus à
partir de la diffusion sur Internet?
Il y a effectivement des chances de voir
un autre match cette année sur Internet, puisque
nous allons retransmettre plusieurs rencontres de la
coupe de l'UEFA sur notre chaîne. Mais le faire
régulièrement est une autre histoire.
Quant à générer des revenus, c'est
un peu prématuré.
Il n'y a que deux moyens. Le premier
c'est la publicité, mais vu l'état actuel
du marché sur Internet, cela paraît présomptueux.
L'autre solution est la diffusion payante. Mais les
gens n'accepteront pas de payer pour l'instant en raison
de la qualité technique. Par ailleurs, quand
on voit les maigres chiffres actuels du pay-per-view
à la télévision, on peut douter
de la réussite rapide du modèle sur Internet.
Je pense d'ailleurs que les propriétaires
de droits de diffusion savent désormais qu'Internet
n'est pas la poule aux oeufs d'or attendue. Aucun modèle
parfait n'existe actuellement pour rentabiliser l'investissement.
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