Numéro
un de la grande distribution en Grande-Bretagne, Tesco
s'est lancé sur le Web dès 1996 avec un
principe simple : utiliser ses magasins physiques
pour se développer. Cette stratégie de
"picking" dans son réseau de points
de vente semble avoir porté ses fruits, puisque
Tesco est le premier cybermarché à afficher
des résultats positifs (c'est chose faite depuis
le courant de l'année 2000). Pendant ce temps,
plusieurs de ses homologues, comme l'américain
Webvan, ont été contraints d'abandonner
la partie. Sur son territoire, le service en ligne Tesco
est capable de desservir 90% de la population en s'appuyant
sur ses magasins, où les commandes sont réparties.
Il enregistre actuellement plus de 70.000 commandes
par semaine et a réalisé un chiffre d'affaires
de 37,2 millions d'euros en 2000. Les prévisions
pour cette année tablent sur une hausse de plus
de 25% des résultats.
La
spécificité de Tesco est son réalisme :
avant de se lancer sur ce nouveau marché, le
groupe a réalisé des enquêtes pour
évaluer les possibilités de résultats
et les méthodes les mieux employées. C'est
ainsi qu'il a opté pour un système fondé
sur le réseau de magasins, au lieu de réserver
des entrepôts destinés à la seule
activité en ligne. C'est sur le même principe
que Tesco a développé son système
évolué de picking dans les stocks des
magasins, qui permet de réduire au maximum les
temps de préparation grâce à un
logiciel qui calcule au mieux les trajets que doivent
effectuer les préparateurs. Les livraisons à
domicile se font dès le lendemain de l'achat
en ligne, entre 8 heures et 22 heures, et pour un prix
de 5 livres sterling (53 francs).
Si
la réussite isolée du cybermarchand ne
manque pas d'étonner, ses choix de croissance
ont également surpris aux Etats-Unis, où
Tesco a signé en juillet 2001 un accord de joint-venture
avec un des leaders de la distribution américaine,
Safeway.
Le britannique a en effet investi 24,32 millions d'euros
(ce qui représente 35% du capital) dans le cybermarché
GroceryWorks.com,
division online de la chaîne américaine.
Suite à cette alliance, GroceryWorks va adopter
les techniques de décentralisation de Tesco et
se baser sur le réseau de magasins du groupe
Safeway (qui comprend les chaînes Randall's et
Tom Thumb), soit 1747 supermarchés aux Etats-Unis
et au Canada. En dehors de cette implantation aux Etats-Unis,
Tesco a également diversifié ses investissements
et créé en juillet une joint venture avec
le site féminin iVillage.com.
Pour un investissement de 19,9 millions d'euros (50%
du capital), les deux sociétés ont lancé
cet été la version anglaise
de iVillage... dont la boutique alimentation est évidemment
gérée par Tesco.
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