Arene.com, un site dédié aux jeux vidéo offrant une plate-forme de mise en réseau aux internautes, est passé cet été au modèle payant. La formule retenue propose trois types d'abonnement (une journée, un mois ou un an) pour des tarifs compris entre 11 et 299 francs. Mais cette formule ne s'applique que quelques heures par jour lorsque le nombre de connectés en réseau est supérieur à un certain seuil (au moins 500 joueurs en simultané). Le reste du temps, l'ensemble des services d'Arene.com est gratuit.

Lancé par Créanet en août 2000, le site affiche aujourd'hui un peu moins de 40 000 abonnés "libres" pour un trafic de 170 000 heures par mois. Laurent Sarver, le PDG et cofondateur de Créanet, revient sur les choix d'Arene.com pour la mise en place de ce modèle payant.

Les motifs du passage : "Tous les services que nous proposons aux internautes sur Arene.com ont un coût. Les jeux consomment de la bande passante et nous avons déployé 68 serveurs pour assurer la qualité de notre offre. Or, aujourd'hui, les recettes publicitaires ne couvrent pas ces investissements. En mettant en place un modèle payant nous visons donc la rentabilité tout en conservant cette qualité."

L'élaboration de l'offre : "Avant l'été, nous avons réalisé des sondages en ligne afin de voir la réaction des abonnés. Il en ressortait clairement la nécessité de proposer des tarifs très bas, de quelques dizaines de francs par mois. Notre propre expérience Minitel nous a ensuite aidés à définir le modèle. A son lancement, un service de rencontre télématique est généralement proposé sur le 3614. Puis, dès que le nombre d'abonnés dépasse un seuil, le service bascule sur un tarif supérieur, le 3615, pour les nouveaux membres. Nous avons décliné cette approche sur Arene.com en limitant l'accès payant aux heures pleines, c'est-à-dire en fin de journée, quand beaucoup de joueurs sont connectés. Cela représente, en moyenne, 3 à 4 heures par jour. Aux heures creuses, le service reste en revanche gratuit et nous permet de capter de nouveaux internautes."

Les tarifs proposés : "Nous nous adressons à une cible jeune. L'offre est donc très simple et peu onéreuse. La formule de base permet de se connecter une journée complète pour 11 francs. Nous proposons également un abonnement mensuel à 29 francs et un autre annuel à 299 francs."

Les méthodes de paiement : "Pour l'abonnement à la journée ou au mois, nous proposons une formule Audiotel à partir de notre système PaybyTel. L'internaute appelle un numéro de téléphone surtaxé et se voit attribuer un code client. Le montant est directement prélevé sur sa facture téléphonique. Pour l'abonnement annuel, nous avons opté en revanche pour un système plus traditionnel, à savoir le chèque".

La communication au lancement : "Avant de passer en modèle payant, nous avons prévenu à plusieurs reprises nos abonnés à l'aide de nos mailings. Nous leur avons expliqué clairement nos raisons et les tarifs que nous allions pratiquer. Sur 40 000 abonnés, nous n'avons reçu qu'une centaine de mails incendiaires."

La veille concurrentielle : "Nous sommes évidemment très attentifs à la position des nos concurrents directs. Tant qu'un site reste gratuit sur un même segment, on peut imaginer qu'il va capter les internautes qui fuient le payant. Mais nos principaux concurrents sont dans la même optique et s'apprêtent, eux aussi, à passer au payant. Tout deviendra alors une histoire de tarifs et de communication."

Les premiers retours : "Il est encore tôt pour dresser un un bilan de ce passage au payant, l'audience au cours de l'été étant plus faible. A ce jour, nous avons quelques centaines d'abonnés sur les différents formules. Nous tirerons les premières conclusions quand la concurrence aura, elle aussi, basculé. Mais il est difficile d'avoir des objectifs précis car c'est un concept nouveau."

Et après ? : "Nous avons d'autres idées à exploiter sur le thème du modèle payant comme, par exemple, organiser des concours en ligne payant avec des lots."