Médias
Marie-Claire rebrousse chemin sur le Net
"Pour des raisons stratégiques", le magazine féminin a stoppé son projet de développement Internet...Un engagement financier qui restait pourtant extrêmement modeste. --> (Lundi 1 octobre 2001)
         

Le projet Internet du magazine féminin Marie Claire a tenu six mois. Initié en mars dernier, il avait été confié à Loftus, qui avait obtenu une licence d'exploitation de la marque/titre de presse. Un privilège "familial" puisque Loftus, société par actions simplifiée, est dirigée par Jean Prouvost, membre de la famille fondatrice de Marie-Claire. Une petite équipe (cinq personnes) avait été recrutée, sous la houlette du directeur de projet Laurent Ramis, qui avait fondé auparavant le site VivreFemme. Elle a mis plusieurs centaines d'articles en ligne. Faute d'accord sur les droits d'auteurs Internet dans le groupe, le site de Marie-Claire n'a cependant pas pu relayer les articles publiés dans le magazine papier (Lire l'article du JDNet du 30/03/01).

Mais le projet Internet a capoté, comme l'a révélé le site du Nouvel Economiste. Dans un éditorial en ligne, il est indiqué que "pour des raisons de réorganisation, le site Marieclaire.fr suspend momentanément son édition". Il semblerait toutefois que le texte ait été modifié puisque la première version de l'éditorial stipulait que l'arrêt du projet était lié à des "raisons de stratégie conjoncturelle". Le groupe de presse a refusé clairement de donner à ce projet la moindre enveloppe financière. Laurent Ramis évoque une proposition de budget de 400.000 francs par mois. "Le modèle économique reposait sur la publicité et des opérations évènementielles. Nous pensions que le couplage de la publicité papier avec des promotions en ligne auraient pu intéresser des annonceurs historiques de Marie Claire", indique Laurent Ramis.

Faute de soutien, l'audience du site est restée quasi-confidentielle (300.000 pages vues par mois). Le directeur du site évoque pourtant des discussions qui auraient été entamées fin juin avec un portail pour monter un projet plus ambitieux. "Nous partions du principe que nous apportions une marque et qu'en échange, ce portail devait apporter de l'audience", explique Laurent Ramis, en taisant le nom du partenaire potentiel. Mais la direction de Marie Claire a également rejeté ce projet. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réticence à investir en ligne : la volonté de dégager prioritairement des bénéfices, le manque d'intérêt envers le support Internet et la complexité d'un management familial. Ce retrait du Net ne semble pas lié à l'arrivée du groupe Lagardère dans le capital du groupe Marie-Claire, survenue en mars dernier. L'Oréal a accepté de céder les parts qu'il détient (49 % du capital) dans le groupe Marie Claire au holding Evelyne Prouvost, qui veut s'associer avec Hachette Filipacchi Medias. Selon les termes de l'accord, le pôle média du groupe Lagardère prendrait une participation de 42 % dans l'ensemble des activités du groupe Marie Claire, regroupées sous une seule société. Les 58 % restants seraient détenus par Marie-Laure Prouvost, Evelyne Prouvost et son mari Nicholas Berry dans un holding constitué à cet effet. Or, l'accord signé stipulerait que Groupe Lagardère n'a aucune possibilité d'intervenir sur les développements Internet du groupe de presse féminin pendant une période de deux ans.

Le groupe Marie-Claire édite quarante magazines à travers le monde, dont neuf en France (Marie-Claire, Avantages, Cosmopolitan, Famili...). Son titre phare, le mensuel Marie-Claire (484.000 exemplaires vendus chaque mois), est décliné en 26 éditions internationales. Globalement, à travers ses différents titres, son implication dans Internet est quasiment nulle. Hormis le projet du site Famili.fr, en lien avec le magazine papier éponyme, initié en octobre 2000 puis stoppé par Loftus, aucune initiative n'a vraiment émergé . [Attention : correction apportée le 08/10/01]

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 

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