Nouveau réseau
de "points relais", Alveol,
vient concurrencer Easycolis,
le système de distribution de produits culturels des
Messageries Lyonnaises de Presse (Lire l'article
du JDNet du 27/04/01), sur un terrain abandonné
par Zendis, le projet de points relais en partenariat
avec les NMPP auquel Hachette Distribution Service a
mis fin en juin 2001 (Lire l'article
du 12/06/01). A la différence de ces deux autres
projets, Alveol a choisi de n'avoir comme investisseurs
que des personnes physiques et des acteurs financiers.
"Ceci pour préserver notre positionnement
d'intermédiaire neutre et indépendant
et éviter des déboires similaires à
ceux rencontrés par Zendis", justifie Martine
Pick Lakshmanan, présidente d'Alveol. A ce jour,
le capital de l'entreprise (1,07 million de francs,
soit 163.158 euros) est détenu à 83% par
l'équipe fondatrice, les 17% restant étant
entre les mains d'investisseurs privés et d'une
société financière dont le nom
n'a pas été communiqué. Depuis
le printemps 2001, la société dispose
pour son financement de 9 millions de francs de capitaux
propres.
Alveol
cultive également son indépendance dans
la construction de son réseau de relais. Dans
un premier temps, celui-ci réunit des commerçants
de proximité (tabac, pressing, supérette,
station service, presse, etc) situés à
Paris, dans les Hauts-de-Seine et le Val de Marne. A
côté des 110 magasins indépendants
proposant déjà ce service figurent également
trois points de vente situés dans le métro,
résultat d'un accord signé avec Promo
Metro, la société qui gère les
locaux commerciaux dans les stations. Les points relais
sont choisis en fonction de quatre critères (localisation,
facilité d'accès, horaires d'ouverture
et offre de produits d'impulsion). Leur fonction est
multiple : réceptionner les colis, encaisser
les chèques et retourner les produits non satisfaisants.
Si
Alveol, garantit une livraison au plus tard en 48 heures,
il n'est pas pour autant un transporteur ou un logisticien.
Son rôle est d'organiser et de contrôler
l'acheminement des colis qui lui sont confiés.
Pour l'Ile de France, il a signé un premier partenariat
avec le groupe Bedel DTSA et ses filiales, Cityporte
et Evadixcity. Ces derniers prennent en charge la réception
et le tri des colis sur leur plate-forme, ainsi que
leur distribution aux relais. Quant au suivi de la commande,
il est rendu possible grâce à une application
en mode ASP développée en exclusivité
par Globeflow,
filiale de Vivendi Universal rachetée à
Europ@web. Les internautes peuvent ainsi savoir à
tout moment où se trouve leur commande en consultant
le site d'Alveol ou celui du marchand. Enfin, l'intérêt
de ce service étant de massifier les flux, le
coût de ce service est relativement peu élevé,
entre 15 et 30 francs. Il dépend surtout d'un
scénario discuté au préalable avec
le marchand et peut varier en fonction de trois critères
: le nombre de colis expédiés, le poids
moyen du colis et la stratégie de facturation
du service au client final.
D'ici
la fin de l'année, Alveol prévoit d'étendre
son périmètre aux Yvelines, à la
Seine-Saint-Denis, au Val d'Oise, à l'Essonne
et à la Seine-et-Marne. A la fin 2002, il entend
couvrir les principales villes de France avant de s'étendre
à toute la Frane début 2003. A cette date,
une centaine de magasins en franchise (baprisés
Alveol Center) devraient voir le jour. Un développement
par étapes auquel Martine Pick Lakshmanan tient
beaucoup. "Le marché ne devrait pas peser
plus de 5.000 colis chaque semaine d'ici la fin de l'année,
déclare-t-elle. Nous n'avons donc pas pour vocation
de développer un maillage extensif dans l'immédiat".
Outre Nomatica,
qui en dix jours a déjà orienté
15% de ses commandes vers des relais Alveol, deux autres
société de commerce électronique
devraient rejoindre le réseau, selon sa présidente,
qui tait cependant les noms de ces partenaires.
Pour
se développer, Alveol compte sur le e-Commerce
mais aussi sur certains industriels, comme les opérateurs
de téléphonie mobile, et surtout, sur
la vente à distance traditionnelle. Celle-ci
utilise déjà des points relais, mais leurs
capacités sont saturées à certaines
périodes, dont Noël. Selon la direction
d'Alveol, ce marché représenterait "un
potentiel de 35 milliards de francs de chiffre d'affaires",
dont il faut cependant retrancher les 15 milliards réalisés
par La Redoute et Les 3 Suisses, qui possèdent
déjà leurs propres relais.
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