La semaine est décidément
agitée pour le secteur des régies publicitaires
externes. Encore tout étonné de l'acquisition
mardi dernier des activités de régie de
DoubleClick
Europe par AdLink
(lire l'article
JDNet du 14/11/01), le marché enregistre une
nouvelle consolidation avec la fusion par échange
d'actions entre Numériland
et ComClick.
"Ce sont deux petits qui s'associent pour former
un moyen", explique Alexandre
Stopnicki, PDG de Numériland et nouveau président
de l'entité.
L'originalité de
cette fusion provient de la situation respective des
deux régies.
Numériland a vu plusieurs acteurs de poids quitter
sa régie depuis le début de l'année.
Canal Plus est parti en juin 2000 pour rejoindre Ad2-One
puis IP
Interactive. En mai 2001, c'est Skyrock qui a décidé
d'internaliser la gestion de ses espaces publicitaires.
Face à la perte de telles locomotives, la régie
s'est ensuite tournée vers des réseaux
thématiques (jeune, santé, loisir, etc.).
"Numériland
est toujours une régie de marque, affirme Alexandre
Stopnicki. Nous comptons comme clients Carrefour.fr,
le Club Med, ArgusAuto, MagicMaman... Cela représente
40 millions de pages vues avec publicité (PAP)
chaque mois pour 40 sites en portefeuille (contre
60 annoncés en juillet 2001, ndlr). Nous
avons surtout un réseau sur la thématique
femme qui enregistre à lui seul 10 millions de
PAP par mois pour 500.000 visiteurs uniques dissociés."
De son côté, ComClick
se présente, elle, comme une régie alternative
qui ne base pas la rémunération de ses
clients sur le CPM traditionnel mais selon le taux de
clics, l'affiliation ou encore le cost per lead
(CPL, coût par contact).
La fusion devrait permettre
aux deux régies de se renforcer tout en gardant
chacune leur spécificité. Les deux marques
et les deux équipes vont coexister en travaillant
sur leur marché respectif. Cependant,
des passerelles entre les deux structures devraient
être créées. "Il existe des
sites en régie chez ComClick qui pourraient constituer
des réseaux et des thématiques pour Numériland
et pour lesquels nous pourrions proposer également
une rémunération au CPM, ajoute Alexandre
Stopnicki. A l'inverse, certains sites en régie
chez Numériland trouvent une solution plus rémunératrice
avec le système ComClick ou avec une offre couplée.
Tout cela sera étudié prochainement."
Outre l'addition de deux
portefeuilles clients, la fusion des deux sites comportent
d'autres avantages à la clef. D'une part, Numériland
va pouvoir bénéficier d'un apport d'argent
frais puisque ComClick a réalisé une levée
de fonds de 3 millions de francs en septembre dernier
. D'autre part, ComClick a développé un
outil propriétaire de gestion des camapgnes qui
pourrait être transformer pour une utilisation
chez Numériland.
Sur le plan financier,
les deux régies ont vécu l'année
2001 de manière différente. ComClick n'a
pas enregistré de diminution de ses résultats
et vise les 10 millions de francs de chiffre d'affaires
pour l'exrecice en cours. En revanche, pour Numériland,
l'année a été beaucoup plus dure.
"Nous avons observé une inflexion cette
année et nous avons dû ralentir notre développement
en conséquence, admet Alexandre Stopnicki. Nous
ne serons pas rentables sur l'exercice 2001 mais le
retour à la rentabilité sera pour l'année
prochaine grâce à la fusion avec ComClick."
Afin d'atteindre au plus
vite le point mort, Numériland cherche à
se diversifier et à développer un service
d'e-mailing (baptisé Ad for Mail), un studio
intégré de création de bandeaux
et de mini-sites ainsi que le service All for Ad qui
permet aux régies internes de sous-traiter la
gestion de leur trafic. En 2002, ces diversifications
devraient représenter 10 à 20% du chiffre
d'affaires global de la société.
Les caractéristiques
précises de cette fusion par échange d'actions
n'ont pas été dévoilées.
Alexandre Stopnicki reste l'actionnaire majoritaire
de la nouvelle entité et Edouard Ducray, PDG
de ComClick, est toujours présent dans le capital.
Parmi les autres actionnaires de la nouvelle entité,
se retrouvent notamment la Société Générale
du côté de Numériland et, pour ComClick,
Seeft
Ventures (actionnaire minoritaire de Benchmark Group,
éditeur du Journal du Net), Arts et Biens, le Groupe
Polygone, Envol ainsi qu'Auriga Partners.
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