La
régie publicitaire IP Interactive, filiale de
IP France, se positionne aujourd'hui comme la troisième
régie externe sur le secteur français
derrière Adlink
(qui vient de racheter DoubleClick
Media Europe, lire l'article
du 14/11/01) et Hi-Media.
IP France a annoncé dernièrement le départ
du président du directoire Pierre Conte, effectif
le 15 décembre. Il sera remplacé à
la tête de la régie par Stéphane
Ambrosini, ancien directeur général adjoint
de Wanadoo Portails. A ce jour, IP Interactive possède
35 sites en portefeuille, ce qui représente environ
70 millions de pages vues par mois. La régie
vient de perdre un des fleurons de son portefeuille,
le site Hiphiphip.com,
qui vient de suspendre ses activités. Béatrice
Isal-Chriqui, directrice générale adjointe,
revient sur ces changements et sur le positionnement
de la régie dans un secteur mouvementé.
JDNet.
L'actualité de IP Interactive est assez mouvementée
ces derniers temps notamment avec la fermeture du site
Hiphiphip.com qui représentait 11,8 millions
de pages vues par mois. Comment percevez-vous ces évolutions ?
Béatrice
Isal-Chriqui.
La fermeture de Hiphiphip.com n'a absolument pas bouleversé
notre portefeuille. Il n'y a pas de modifications, de
"trou", car aujourd'hui nous sommes en discussion
avec d'autres sites axés sur le marketing direct
qui vont venir rejoindre le portefeuille d'IP. Evidemment,
nous sommes désolés de la situation d'Hiphiphip.
C'est toujours difficile lorsqu'un éditeur ferme
mais en tout cas, pour nous, cela ne change rien.
Comment
vous positionnez-vous sur le secteur des régies ?
D'un côté, la concentration des acteurs
assainit le marché. Cela augure d'une année
2002 recentrée autour de professionnels, donc
pour nous, c'est plutôt une bonne nouvelle. Maintenant,
c'est vrai que nous passons d'un marché où
nous étions une douzaine de régies à
un marché d'une demi-douzaines d'entreprises.
Nous nous retrouvons dans un mouchoir de poche et quelque
part, le gateau publicitaire va se diviser en parts
plus importantes pour chacun d'entre nous et nous permettra
de pouvoir rapidement optimiser le chiffre d'affaires
et accéder à un modèle économique
pérenne. Et ce, d'autant plus qu'il y aura moins
d'offres, à la fois en terme de supports publicitaires
et en terme de régies. Aujourd'hui, nous sommes
le troisième du marché avec une position
de challenger qui nous plaît. Certes, nous avons
dû, comme tout le monde, ajuster nos équipes
et concentrer nos contrats autour de grands éditeurs.
Mais notre actionnaire, RTL
Group, nous a donné le feu vert pour maintenir
une part de marché importante, consolider nos
acquis et nous développer sur de nouveaux territoires.
Aujourd'hui, nous avons une légitimité
de par notre historique (trois ans d'existence) et de
par notre maillage, puisque chez IP nous allions média
offline et online. Nous allons prolonger les ponts entre
le marketing de masse à la radio et le marketing
relationnel que nous entendons développer sur
Internet. L'avantage est que nous avons déjà
l'habitude de travailler avec les annonceurs traditionnels
chez IP et cela va continuer sur le Net. Donc nous sommes
plutôt confiants pour 2002 et nous tablons sur
une reprise, sans doute au moment de la Coupe du Monde
[en juin].
Comment
jugez-vous les chiffres que l'IAB a publiés pour
le marché publicitaire en ligne français
au permier semestre 2001 ?
Ces chiffres de l'IAB
ont surpris l'ensemble des professionnels du marché.
Maintenant, nous comprenons la logique qui est de dire
que ce sont surtout les mois de novembre et décembre
qui ont été les mois phares de l'année
2000. Et il est vrai qu'on se rappelle que le premier
semestre 2000 n'était pas si bon que cela. Donc
la croissance zéro sur les six premiers mois
de cette année se rapporte déjà
à un semestre 2000 qui n'était pas très
bon. De plus, il ya peut être un élargissement
des sources de revenus, où nous prenons plus
en compte le marketing direct, ce qui a pu doper un
peu le chiffre d'affaires. Enfin, beaucoup de régies
de taille moyenne ont effectivement connu une régression
du chiffre d'affaires avec des évolutions de
-20% ou -30%. A contrario, les grosses régies
ont plutôt progressé. Ainsi, nous allons
réaliser +45% de croissance sur l'année
2001. Cette année, nous constatons un écart
très important en terme d'évolution entre
les principales régies qui s'en sortent plutôt
bien et la masse des régies plus petites qui,
elles, ont connu véritablement une récession.
Toutefois, je serais surprise si l'année 2001
finit sur une croissance zéro. Je pense que ce
sera plutôt une évolution proche des -20%
avec un second semestre vraiement moins bon. Pour moi,
c'est un marché qui tourne au maximum entre 850
et 900 millions de francs cette année, contre
1 milliard en 2000.
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