"Attention, surfeurs-glisseurs
en colère". Une partie des salariés
de RidingZone.com, le site consacré aux sports
de glisse rattaché à la division Portails
de &Wanadoo, vient d'ouvrir une adresse officieuse
baptisée ZeDingueZone.
L'objet de ce site alternatif : le plan de licenciements
qui touche les 27 postes de l'entité effectué,
selon ZeDingueZone,
"sans mesure d'accompagnement". La grogne
en ligne s'amplifie donc face à la volonté
de &Wanadoo de se désengager de RidingZone.com.
Le site, qui mêlait e-Commerce et partie éditoriale
est désormais abandonné faute de rentabilité.
Le business-plan de RidingZone prévoyait pourtant,
à l'origine, un chiffre d'affaires annuel de
20 millions de francs sur la première année.
Un objectif revu depuis à 10 millions pour terminer,
fin août, à 400.000 francs.
ZeDingueZone
revient sur le "revirement" de &Wanadoo,
qui "s'est engagé pour quatre ans"
dans RidingZone.com. La division Portails s'est d'ailleurs
récemment portée acquéreur de la
totalité du capital de la société.
"Mais l'objectif est de tout pouvoir contrôler
pour mieux liquider", affirme un des fondateurs
du site rebelle. Autre reproche du site alternatif :
malgré le désengagement de &Wanadoo,
les créateurs de ZeDingueZone constatent que
la filiale Internet de France Télécom
parraine le Mondial du Snowboard et du Ski et qu'Orange
(filiale des activités mobiles) sponsorise le
Surf Festival de Biarritz. Deux manifestations clairement
liées aux sports de glisse.
Outre ce site rebelle,
le débat se déplace aujourd'hui sur le
terrain judiciaire. ZeDingueZone indique avoir assigné
lundi dernier &Wanadoo Portails dans le cadre de
deux procédures. La première, devant le
Tribunal de Grande Instance de Paris, porte sur la reconnaissance
d'un statut d'Unité Economique et Sociale (UES)
au profit de la société à actions
simplifiées RidingZone.com. "Il n'existe
aucune mesure d'accompagnement en cas de mesure de licenciement
collectif au sein d'une entreprise de moins de 50 personnes,
indique un représentant de ZeDingueZone. En revanche,
si nous prouvons notre rattachement à l'UES &Wanadoo
Portails qui comprend 350 personnes, un dispositif de
ce type pourra être mis en place." Les créateurs
du site officieux demandent parallèlement en
référé un gel des licenciements
en attendant la décision du TGI.
Une affaire délicate
pour &Wanadoo, qui ne voudrait pas être obligé
d'enclencher un plan social si la procédure juridique
tournait en faveur des salariés rebelles. Si
la direction de &Wanadoo reconnaît avoir "quelques
soucis" avec l'équipe de RidingZone, elle
indique également que la procédure légale
a été respectée. Padoue Lair, directeur
de la division Portails, souligne que &Wanadoo n'a
pas émis d'objection pour organiser récemment
l'élection de représentants du personnels
chez RidingZone.com. "Sur les 27 salariés,
la moitié ont accepté des propositions
de reclassement dans le groupe France Télécom
mais aussi au sein de filiales comme &Wanadoo ou
Orange", explique-t-il.
Un taux de reclassement
que ne démentent pas les créateurs de
ZeDingueZone.com. Mais ces derniers soulignent le délicat
problème des six journalistes de RidingZone,
qui tiennent à garder leur statut et veulent
rester dans l'univers de la glisse. Pour l'instant,
les discussions entamées avec la direction des
ressources humaines de &Wanadoo Portails sont dans
l'impasse. "&Wanadoo attend que nous partions
de notre plein gré, indique un des animateurs
de ZeDingueZone. Ils espèrent que nous serons
lassés de l'inactivité." Prochaine
étape : l'audience en référé,
dont la date n'est pas encore connue.
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