Certes, la web agency Orange
Art connaît des difficultés mais elle est
capable de les surmonter. C'est à peu près
le discours de son PDG Jean-Paul Lafaye qui a pris son
bâton de pélerin pour rassurer les clients
de l'agence sur le bon fonctionnement de l'entreprise.
Après avoir soutenu l'activité d'Orange
Art via son fonds ECL Com, Jean-Paul Lafaye a pris une
fonction plus opérationnelle dans la web agency
en février. Objectif : relancer l'activité
défaillante d'Orange Art après l'échec
d'une d'introduction en Bourse (Lire l'article
du JDNet du 20/04/01). En avril, il a confié
la direction générale à David Laloum,
l'ancien directeur du développement de Wunderman
France (ex-Impiric.fr). "Orange Art reste clairement
une web agency mais le but est de travailler en intelligence
avec les cabinets d'études et les directions
informatiques de nos clients grands comptes, indique
David Laloum. Nous voulons nous concentrer sur une problématique
: comment accroître le business de nos clients
via le Net."
Cette
volonté d'insuffler une nouvelle dynamique intervient
dans un contexte houleux lié à l'actionnariat
de l'agence. Petite explication : les trois fonds actionnaires
de la web agency - ECL Com, Sigma et Siparex - souhaiteraient
procéder à une augmentation de capital
de l'ordre de 3,5 millions de francs. Mais l'opération
de refinancement a été interrompue en
avril après le refus de Gilles Réalé
et Grégory Quignon-Fleuret, deux des actionnaires
fondateurs qui disposent d'une minorité de blocage,
d'y participer. Motif principal et habituel : la valorisation
d'Orange Art serait
trop faible. Depuis, aucun compromis n'a été
trouvé. "Les deux actionnaires refusent
d'approuver notre plan. C'est dommageable pour l'agence",
affirme Jean-Paul Lafaye. Dommageable au point de déclarer
la société en état de cessation
de paiement début novembre. "Nous sommes
obligés de passer par cette étape, qui
ne reflète pas la situation de l'entreprise.
Elle est plutôt saine puisque la société
affiche peu de pertes", commente Jean-Paul Lafaye.
Le cadre des négociations
est particulier : Grégory
Quignon-Fleuret habite à Madagascar depuis fin
2000, où il gère un établissement
hôtellier, et Gilles Réalé, qui
travaillait encore pour Orange Art en septembre, a finalement
été poussé vers la sortie. Contacté
mercredi par le JDNet, Gilles Réalé affirme
vouloir "tourner la page" et indique avoir
cédé fin septembre ses parts dans Orange
Art à... Grégory Quignon-Fleuret. Le PDG
historique de l'agence devient du coup l'unique interlocuteur
pour d'éventuelles négociations.
Malgré cette brouille
entre actionnaires investisseurs et actionnaires fondateurs,
l'équipe d'Orange Art veut montrer qu'elle est
dynamique. Cette année, la web agency a acquis
six nouveaux clients. En juillet, elle a ainsi lancé
l'Intranet corporate d'Imerys (groupe industriel spécialisé
dans la valorisation des minéraux) et les Laboratoires
Garnier (groupe L'Oréal) lui ont confié le soin
d'élargir le concept du site Fructis-Style.com
dans six pays européen. Orange Art continue également
sa collaboration avec ABN Amro : la web agency a lancé
cet été le site de la branche française
d'Asset
Allocation Advisors. Encore plus récemment,
Orange Art a effectué la refonte globale du site
de Banque
AGF (développé sous BroadVision 6).
Elle a également lancé le site de Powernext,
la première bourse européenne de l'electricité. Jean-Paul
Lafaye indique que Orange Art dispose en tout d'une
vingtaine de clients grand comptes. La web agency, qui
a fêté cette année sa cinquième
année d'existence, devrait réaliser un
chiffre d'affaires de 20 millions de francs en 2001.
Elle dispose actuellement
d'un effectif de 40 salariés. Huit personnes
ont toutefois quitté la société
depuis septembre.
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