La première levée
de fonds de l'année 2002 dans l'Internet français
est revenue à un site de commerce électronique.
Malgré les doutes et les désillusions
du secteur, les investisseurs du caviste en ligne Chateauonline
ont en effet renouvelé leur confiance à
la société en lui apportant 5,34 millions
d'euros supplémentaires. Innovacom, Arts Alliance
ou NetPartners, entre autres, ont ainsi remis au pot
pour la quatrième fois après avoir déjà
injecté près de 20 millions d'euros depuis
la création du site en 1999. Avec ce nouvel apport,
Thomas Lot, le président du site, compte bien
atteindre la rentabilité "au moins sur deux
trimestres cette année", et prendre ses
distances avec une concurrence moins nombreuse mais
plus affûtée.
L'an
dernier, ChateauOnline aurait réalisé,
selon ses premières estimations, "8,9 à
9,15 millions d'euros de chiffre d'affaires", soit
une croissance de près de 95% par rapport à
2000. "Malgré la crise, le panier moyen
est resté stable et atteint 198 euros pour une
commande moyenne de seize bouteilles" affirme Thomas
Lot. Sur le seul
mois de décembre, la société aurait
notamment commercialisé près de 100.000
bouteilles dont près de la moitié à
l'étranger.
Fort de ses nouveaux moyens,
Thomas Lot compte
d'ailleurs insister cette année sur cette dimension
européenne du site pour améliorer ses
marges.
"Il n'y a pas de e-détaillants européens,
à de rares exceptions comme Amazon. Etre présent
dans huit pays constitue donc une force et nous voulons
continuer dans cette voie", confie-t-il. Dans cette
optique, la société pourrait utiliser
une partie de ses nouveaux fonds pour procéder
à des opérations de croissance externe.
"Nous sommes à la recherche de clients "à
potentiel", justifie le président de la
société. Nous étudions donc les
dossiers Internet ou non Internet qui permettraient
d'acquérir des bases de données comme
celles des producteurs par exemple", explique-t-il.
Chateau Online explore également de nouveaux
services. Outre des modules d'enchères pour les
caves de particuliers, le site propose déjà
depuis l'an dernier des cours d'oenologie sous la houlette
de son sommelier vedette, Jean-Michel Deluc. "Mais
la vente directe restera le coeur de métier du
site", affirme Thomas Lot. Après voir licencié
la moitié de ses effectifs l'an dernier pour
réduire ses coûts, la société
emploierait désormais une cinquantaine de personnes.
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