Premier invité de
JDNet Chat en 2002, Marc Simoncini, PDG-fondateur du
portail multi-services (i)France racheté par
le groupe Vivendi a annoncé son départ
de la direction de la société. Le passage
de relais officiel s'est effectué officiellement
fin décembre. Mais, depuis avril 2001, Marc Simoncini
ne cachait pas son intention de reprendre sa liberté.
Il a cédé sa place à Catherine
Barba, ancienne directrice générale de
la centrale d'achat d'espaces d'OMD Interactive qui
est arrivée chez (i)France courant 2000. "Douze
ans après la création d'Option Innovation
[NDLR, qui a servi de base pour développer
ensuite le service (i)France], la lassitude allait
finir par l'emporter", a indiqué Marc Simoncini
pour expliquer les motifs de son départ.
Les
circonstances semblent d'ailleurs claires : après
le rachat d'(i)France par Vivendi en avril 2000 pour
un montant de 1,2 milliard de francs, Marc Simoncini
a été prié de conserver ses fonctions
pour assurer l'intégration d'(i)France dans la
galaxie des services en ligne de Vivendi Net (devenue
depuis Vivendi Universal Net). C'est désormais
chose faite. Marc Simoncini a donc décidé
de redevenir entrepreneur. Pas d'Ushuaïa ou de
retraite dorée en vue pour cet hyper-actif qui,
depuis décembre, se concentre sur un nouveau
projet de start-up. "Je lance un site C to C (consumer
to consumer) payant destiné à lutter contre
les sites gratuits", a-t-il révélé
aux lecteurs du JDNet au cours de la séance de
chat d'hier soir. Le projet a été baptisé
Ilius.net.
Ne cherchez pas une signification
au nom du projet, il n'y a en a aucune. "Mais rassurez-vous,
ce ne sera pas le nom définitif du site",
s'est empressé de rajouter Marc Simoncini en
s'adressant aux internautes. Une partie du projet devrait
être dévoilé dans quelques semaines
mais le lancement officiel du service ne devrait pas
survenir avant mai. Une vingtaine de personnes seraient
déjà mobilisées sur le projet dont
une page Web est déjà en ligne. Un projet
qu'il a pris à tour de bras sans l'aide de Vivendi
Universal pour le moment. "Je travaille en toute
indépendance", explique Marc Simoncini.
Il n'est pas exclu que Marc Simoncini fasse appel prochainement
à des capitaux-risqueurs. Actuellement, l'entrepreneur
travaille avec une petite équipe de développeurs
et s'est installé du côté de Boulogne
(Hauts-de-Seine), non loin du siège de (i)France.
Difficile de ne pas rapprocher
cette annonce avec celle, la veille, du départ
de la direction de Lycos France de Michel Meyer, fondateur
de Multimania, le principal concurrent de (i)France.
"Je pense que tôt ou tard un fondateur doit céder
sa place, a connenté Marc Simoncini. Je suis
heureux pour mon ami Alex' [NDLR, Alexandre Roos,
fondateur de Caramail qui dirige désormais Lycos
France] qui relève ce nouveau challenge.
J`ai juste trouvé le départ de Michel Meyer un
peu brutal, non ?", a-t-il glissé en aparté
dans la session de chat.
Parallèlement, (i)France
vient de diffuser un communiqué de presse pour
présenter le nouvel organigramme de la société
après le départ de Marc Simoncini. L'équipe
de direction est désormais composée de
Catherine Barba (Directeur général), Philippe Chainieux
(Directeur général adjoint) et Sandrine Léonardi (Directrice
administrative et financière). A noter le départ
de Thierry de Passemar, associé historique de
Marc Simoncini, qui semble avoir décidé
de prendre un congé sabbatique.
Marc Simoncini peut partir
d(i)France la conscience tranquille. La société
fait figure de bon élève dans la galaxie
de services de VU Net. De plus, ses prestations ASP
sont appréciées des autres entités
du groupe. Ainsi, lorsque l'annuaire professionnel Scoot
France propose un mini-site web à ces clients,
on trouve derrière une technologie (i)France.
Le portail multi-services vient d'annoncer qu'il a dépassé
la barre du million de membres en France (dont 15 %
sont des clients professionnels). En sachant que 3 000
nouveaux comptes sont ouverts chaque jour en France.
L'audience du portail tourne
autour de 100 millions de PAP/mois( source Open AdStream).
Au niveau international, le service (i)Espana fait partie
des 10 premiers portails en terme d'audience selon Netvalue.
Parmi les priorités de l'année 2002 figurent
la mise en valeur des contenus du groupe VU et le développement
de services "premiums" à destination
des webmasters. Depuis septembre, il est notamment proposé
à cette cible un site personnel sans affichage
de pop-up publicitaire. "D'ici fin 2002, nous voulons
transformer 10 % de nos membres particuliers en
utilisateurs payants", avance Catherine Barba.
Compte tenu de la tendance actuelle, cet objectif serait
respecté. (i)France clôture actuellement
ses comptes. par conséquent, Catherine Barba
ne fait aucun commentaire sur le chiffre d'affaires.
Toutefois, elle indique que deux-tiers des revenus viennent
de la publicité et du sponsoring. Le reste provient
des prestations ASP et des offres payantes.
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