E-Commerce
La longue marche des labels qualité sur Internet
Les e-labels sont nombreux sur Internet. Mais ils ne se valent pas tous et, au final certifient fort peu de sites. Tout ça pour ça ? Inventaire, typologie et comparatif.. --> (Jeudi 7 février 2002)
         
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Créés pour répondre à la défiance des acheteurs sur Internet en garantissant un certain nombre de pratiques commerciales ou de dispositifs de sécurité, les "e-labels" (voir notre tableau comparatif) restent assez obscurs. D'abord parce que leur nombre ne cesse de croître. Ensuite, parce que les périmètres d'intervention et leur mode opératoire sont souvent confus et mouvants. Enfin, parce que leur diffusion au sein de la Net-économie est relativement lente.

Si l'on reprend les récents travaux de la Mission pour l'économie numérique, rattachée au ministère de l'Economie, sur les sceaux et labels de confiance dans l'e-commerce, il n'existe en France que deux labels garantissant la certification de services. Il s'agit du référentiel Webcert élaboré par l'Afaq, plus connu comme organisme certificateur dans le cadre des normes ISO. Et le référentiel Webvalue, élaboré par Bureau Véritas. Les référentiels qu'elles utilisent, c'est-à-dire le document précisant le domaine d'application, les secteurs concernés, les règles de fonctionnement et les exigences requises pour obtenir le label, sont publiés au Journal officiel.

L'obtention de ces labels est soumise à une série d'audits effectués en entreprise et à la mise en place d'une politique de qualité de service au sein de la société. La certification intervient après examen d'un groupe constitué de professionnels, d'utilisateurs et de membre de l'administration. Elle est attribuée pour une durée limitée, en général trois ans, et prévoit des contrôles annuels. Le référentiel de l'Afaq certifie les sites de e-commerce et s'attache en particulier à la sécurité des achats et des transactions commerciales. Celui de "Webvalue" est plus large. S'il est destiné aussi aux sites de e-commerce, il concerne également les intranets, les extranets, le B to B, le B to E et comprend une dimension internationale. Cette démarche, assez lourde en temps et en argent, explique sans doute le faible nombre de sites certifiés. Deux pour "Webcert" (Webdiag.net et Fimatex) et un pour "Webvalue" (le site espagnol Védior). Le site d'Air-France est également en cours de certification par Bureau Véritas.

Cette restriction ne condamne pas, loin s'en faut, les autres initiatives à l'oubli, mais on ne peut pas parler, en ce qui les concerne de véritable certification. C'est le cas de L@belsite, créé en décembre 1999 par la Fevad et la FCD et du sceau international Webtrust, confié en France à la Compagnie nationale des commissaires aux comptes et à l'Ordre des experts comptables. L'une et l'autre sont construites autour de la notion de prévention des risques et sur une série d'audits réalisés par des auditeurs indépendants, à partir du site pour L@belsite et dans l'entreprise pour Webtrust.

Les sites

L@belsite ne concerne que les sites de e-commerce et son attribution repose sur le respect de 29 règles réparties en trois catégories : l'identité du marchand, le respect des règles de vente à distance et la protection des données personnelles. Webtrust qui, à l'origine, auditait la transparence du site, l'intégrité des transactions et la protection des données personnelles a étendu ses points de contrôle et les a découpés en fonction d'objectifs à atteindre. En tout, ils sont au nombre de 7, sont modulables en fonction des besoins de l'entreprise et ne concernent pas que le e-commerce. Aujourd'hui, L@belsite compte 21 sites certifiés tandis que Webtrust admet que la délivrance de sceaux est "faible". Ces deux organismes ont d'ailleurs entamés une discussion avec l'Acsel et l'association "e-Commerce pour tous", pour créer une nouvelle marque de qualité. L@belsite prévoit également de s'inscrire dans une dimension européenne. Le projet Eurologo, qui concrétise cette initiative, repose sur la reconnaissance mutuelle de systèmes d'habilitation européens.

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Ce tableau des marques de confiance ne serait pas complet sans les assurances. A ce niveau, il ne s'agit plus de démarche de certification, ni de démarche de prévention des risques. Au contraire, leur action intervient à posteriori, s'il y a litige avec un commerçant ou s'il y a un problème de répudiation par un particulier. Il n'est plus question de label, mais d'assurance. Le logo Fia-Net garantit à l'internaute une assistance juridique en cas de litige commercial, l'identité du commerçant et la sécurité des paiements sur le site. Concient que le logo donne, par lui-même, peu d'information sur la qualité de service du marchand, Fia-Net a créé par aileurs le "Label Or" qui permet de situer les sites participants sur un ensemble de critères comme le respect des délais de livraison, ou le degré de satisfaction des internautes. Ce sceau est attribué en fonction des notes données par les internautes aux sites dont ils sont clients. Une façon de laisser le marché jouer en quelque sorte. Ne serait-ce pas au fond la démarche la plus simple ?

[Anne-Laure Béranger, JDNet]
 
 
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