La place de marché SynerDeal
vient d'organiser un appel d'offres portant sur l'attribution
des communications téléphoniques depuis
les postes fixes d'un des principaux groupes industriels
européens. La préparation de l'appel d'offres
et les discussions avec le client quant à son
déroulement ont nécessité une période
de travail étalée sur plusieurs mois.
SynerDeal affirme en effet pousser très loin
la précision de la spécification des besoins
pour assurer ensuite un appel d'offres le plus transparent
possible. "Rien n'est laissé au hasard,
affirme Didier Picot, co-fondateur et dirigeant de la
place de marché avec Thierry de Cassan. Nous
avons professionnalisé la méthode de définition
de l'appel d'offres pour que l'ensemble des termes du
contrat soient déjà connus et qu'il ne
reste plus que le prix à fixer."
Après
la définition des caractéristiques, la
deuxième mission de SynerDeal est de définir
les fournisseurs susceptibles de répondre correctement
aux conditions définies par le client. Ils étaient
une vingtaine de fournisseurs de télécommunications
au départ, mais une petite dizaine de fournisseurs
ont finalement concourru activement à l'enchère
en ligne. L'appel en lui-même n'a duré
que 2h30 pour attribuer les 100 millions de minutes
télécom correspondant aux besoins d'achat
du client pour quarante-trois de ses sites européens.
Ces 100 millions de minutes ont été vendues
par lots et c'est finalement Completel pour la France,
Telstra Europe pour la Grande-Bretagne et WorldCom pour
l'Allemagne qui ont emporté le marché.
Le système d'enchère
de SynerDeal est organisé de telle manière
que l'enchère ne se clôt que lorsque aucun
intervenant n'a fait d'offre depuis plus de cinq minutes,
une fois la première demi-heure écoulée.
La rémunération de la place de marché
est ensuite calculée sur un montant fixe et une
commission évaluée selon l'ampleur de
l'appel d'offres et les économies réalisées
grâce à cette méthode électronique.
Dans le cas de l'attribution de ces communications téléphoniques,
le groupe industriel européen, qui préfère
garder l'anonymat, aurait réalisé 23%
d'économies par rapport à un appel d'offres
classique.
"Il y a trois raisons
à ces économies, souligne Didier Picot. D'une
part, SynerDeal s'efforce systématiquement d'identifier
de nouveaux fournisseurs que le client aurait sans doute
écartés dans un appel d'offres classique.
D'autre part, la définition très précise
des caractéristiques du deal donne une grande
transparence à l'enchère et à ses
règles, permettant d'éviter les renégociations
après l'appel d'offres. Enfin, la dynamique de
l'enchère et la limpidité de ses règles
est la source d'au moins un tiers des économies
réalisées."
Les appels d'offres organisés
par SynerDeal concernent majoritairement la sous-traitance
industrielle, les standards industriels (vis, boulons,
valves, câbles, etc.) ainsi que les services.
Le plus gros appel d'offres jamais réalisé
s'est élevé à 400 millions d'euros
et concernait des pièces de fonderie aéronautique.
Parmi ses clients, on retrouve en effet Airbus, Alstom,
EADS... aux côtés de Rolls Royce, du ministère
de l'Economie et des Finances ou encore de la Délégation
g énérale pour l'Armement.
SynerDeal a également
signé des partenariats avec les places de marché
Answork et Covisint dans le but de leur apporter le
soutien de ses experts. Une quarantaine de spécialistes
des achats, du conseil et de la technologie travaillent
pour la société, qui dispose de bureaux
en France, Allemagne et Grande-Bretagne. Si la place
de marché reste discrète sur le chiffre
d'affaires généré en 2001, elle
déclare toutefois être "extrêmement
proche" de la rentabilité.
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