Le marché du haut débit
français vient de passer sous haute tension concurrentielle.
Pour partir en conquête sur le terrain de l'ADSL,
Club-Internet monte une opération "coup
de poing" : du 26 février au 31 mars 2002,
le FAI rattaché à T-Online (filiale Internet
de l'opérateur Deutsche Telekom), lance une offre
"pack ADSL" avec modem gratuit. En clair,
un nouvel abonné, qui souscrit au forfait "Full
is Beautiful" haut débit pendant un an,
se voit offrir le modem ADSL. Un geste commercial qui
représente une économie de 151 euros (soit
990 francs) à la souscription d'un abonnement.
"Cette
offre constitue pour nous une profession de foi",
explique Marie-Christine Levet, qui a pris les commandes
de T-Online France en décembre dernier. Mais
cette nouvelle offre souligne surtout la volonté
du groupe Internet de s'installer durablement sur le
marché de l'ADSL européen. Ce type d'opération
"offre ADSL avec modem gratuit" a auparavant
été expérimenté dans les
deux autres pays où T-Online est présent,
à savoir l'Allemagne et l'Espagne. En France,
la prochaine Fête de l'Internet en mars et "la
sensibilisation croissante des pouvoirs publics vis-à-vis
de l'accès Internet haut débit" sont
pourtant autant d'arguments avancés par Marie-Christine
Levet pour justifier la genèse de cette opération
promotionnelle.
En arrière-plan, Club-Internet
a la ferme intention de ne pas se laisser distancer
par Wanadoo sur le marché de l'ADSL. Le leader
de l'accès Internet (trois millions de clients
en France) dispose de la plus grande part de marché
dans le domaine de l'Internet rapide avec, selon le
dernier pointage, 457 000 abonnés, dont
415 000 en ADSL.
De son côté, Club-Internet dispose aujourd'hui
de 830.000 abonnés au total et "quelques
dizaines de milliers" d'abonnements ADSL. Le FAI
voudrait accélérer le processus de recrutement
pour atteindre le million d'abonnés ADSL d'ici
la fin 2002. Mais d'autres acteurs comme Tiscali France
comptent à leur tour s'affirmer sur le haut débit.
Le FAI s'apprête à lancer un pack ADSL
à 151 euros, 100 euros étant remboursés
sous forme de bons d'achat.
Historiquement, Club-Internet
a été le deuxième FAI à
lancer une offre ADSL dans l'Hexagone en novembre 1999.
"Compte tenu du lent processus du dégroupage
en France, nous n'avons pas les moyens de jouer sur
le levier des tarifs., explique Marie-Christine Levet.
Il ne nous restait donc que les modems." Une marge
de manoeuvre limitée, les opérateurs ne
gagnant pas d'argent actuellement avec les offres ADSL.
"Mais cette opération modem gratuit représente
un risque financier circonscrit. Elle est inscrite dans
notre budget."
Une nouvelle campagne de communication
spécifique (TV, affichage, radio) va accompagner
cette offre ADSL "modem gratuit". Elle met
en avant le judoka David Douillet, qui est associé
à la marque Club-Internet depuis deux ans. Parallèlement
à cette offensive marketing, Club-Internet compte
mettre l'accent sur le développement de contenus
liés au haut-débit sur son portail autour
de trois thématiques fortes : les jeux, la musique
et le cinéma. Le FAI réfléchit
également aux moyens de générer
des revenus supplémentaires un déployant
une couche de services payants.
Guerre
juridique entre Club-Internet et Wanadoo
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La bataille
commerciale entre Wanadoo et Club-Internet se joue
également sur le terrain juridique. Ce mardi,
le Conseil de la concurrence devrait trancher sur
une question technique qui oppose France Télécom
à Club-Internet. Le litige repose sur le
processus de commande des lignes ADSL auprès
de l'opérateur historique qui tournerait
en défaveur du FAI rattaché à
T-Online. Mais d'autres règlements plus brûlants
sont attendus d'ici la fin mars. Club-Internet avait
accusé en novembre dernier l'opérateur
historique d'avoir mis en place des "subventions
croisées" dans le cadre de la vente
de packs ADSL (X-Tense) dans les agences France
Télécom. En novembre 1999, Club-Internet
avait déjà porté un premier
dossier devant le Conseil de la concurrence pour
éclaircir les liens entre les agences France
Télécom et la commercialisation des
kits de connexion Wanadoo. La semaine dernière,
lors de la publication des résultats annuels
de Wanadoo, Nicolas Dufourcq, le PDG du FAI, avait
estimé "que l'activité juridique
de T-Online envers Wanadoo pourrait donner des idées
d'actions sur les autres pays européens"
où les deux FAI sont présents. Ambiance. |
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