Le Net
Webmail : le premium sonne la charge
Aux Etats-Unis et en Europe, les services de messagerie gratuits lancent un à un leur offre premium. Mais pour quels taux de conversion ? --> (Mardi 30 avril 2002)
         
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Aux Etats-Unis comme en Europe, le développement des offres "premiums" parmi les services gratuits de messagerie en ligne est en pleine explosion. Cherchant une diversification de leurs sources de revenus, afin de diluer l'éventuel manque à gagner de l'e-pub, bon nombre d'acteurs du marché lancent des offres payantes de messagerie. Entre septembre 2001 et avril 2002, le service d'information anglophone EmailAddresses.com recense pas moins de quinze annonces dans ce sens.

Aux Etats-Unis, pays d'où est parti le mouvement, le sujet est toujours d'actualité. Après Yahoo Mail et Hotmail, qui ont ouvert la brèche, Terra Lycos vient d'annoncer l'arrivée prochaine d'un service mail premium. Le quatrième portail américain devrait proposer à ses 72 millions d'utilisateurs des options payantes liées notamment à la capacité de stockages de mails et à une absence totale de publicité. AltaVista.com, en plein recentrage sur les activités de recherche, a opté pour une solution encore plus radicale : depuis fin mars, son service mail, qui disposait de 400 000 abonnés aux Etats-Unis, a été fermé.

Si les portails américains ont dégainé les premiers sur le mail premium, aucune information -ou preque- ne filtre sur les taux de conversion gratuit-payant. Lisa Pollock, représentante de Yahoo Etats-Unis, récemment intérrogée par USA Today, s'est contentée de déclarer qu'elle était "agréablement surprise" par le nombre d'internautes ayant accepté le service facturé de re-routage des mails Yahoo vers un compte courrier POP. Si le passage au payant demande du temps pour être confirmé, ou non, reste à savoir si les services mails premiums feront mieux que la moyemme. Aux Etats-Unis, selon Borrel Associates, le taux de conversion gratuit-payant, tous services confondus, serait de 2,6 %.

Le phénomène du mail premium touche également les "pure-players" de la messagerie gratuite. L'année dernière, Usa.net a arrêté son offre gratuite de messagerie en ligne destinée au grand public. Un changement de cap qui implique des répercussions parmi les partenaires de la société, positionnée en parallèle comme fournisseur B to B de services mails. L'offre de messagerie gratuite co-brandée Usa.net/American Express (AmExmail) va être suspendue fin mai. Pour accéder au service à partir de juin, les utilisateurs seront invités à verser 29,99 dollars par an.

Dans l'ombre des grands portails, des start-ups estiment que ce passage au payant est au contraire une véritable opportunité. C'est le parti pris par Ethan Diamond et Iain Lamb, deux programmeurs américains qui ont lancé le service "haut de gamme" Oddpost.com. Celui-ci propose une interface Web quasi-similaire à celle d'un compte POP facturée 30 dollars l'année.

En Europe, les annonces se multiplient depuis la rentrée 2001. Au début du mois, dans un message diffusé à l'ensemble de ses abonnés, le service européen NamePlanet, qui propose des adresses mails personnalisées, a annoncé son passage au payat. La société justifie cette décision en expliquant que son "projet initial était d´offrir ce service gratuitement à nos membres Malheureusement, dans la conjoncture d´Internet actuelle, nos recettes publicitaires ne suffisent pas à couvrir les coûts liés à la fourniture de ces prestations." Le service de messagerie en ligne, lancé en Norvège en 1999, puis devenu européen en février 2000, va néanmoins conserver un offre de base gratuite avec 2 mégaoctets de stockage. Mais une fois ce plafond dépassé, les internautes basculent en mode payant.

L'exemple de NamePlanet n'est pas unique en Europe. Au Royaume-Uni, Another.com, un site très populaire parmi les internautes britanniques, a enclenché son plan premium. Les 1,4 million d'utilisateurs ont le choix entre deux formules d'abonnement : 15 livres sterling pour un an ou 1,50 livre sterling par mois.

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En France, à l'exception de Yahoo qui a annoncé le lancement pour la fin du deuxième trimestre de la déclinaison américaine de Yahoo Storage, les portails restent prudents sur les options premiums de messagerie. Le portail multi-services iFrance (Vivendi Universal Net) a récemment ouvert la nouvelle version de son service de messagerie. Aucune trace de premium n'y est décelable. Cette stratégie du "wait and see" peut se justifier par le manque de maturité éventuel du marché français : en mars dernier, dans un sondage JDNet, 12,7 % des lecteurs acceptaient l'idée de payer un service type Webmail s'il était de qualité et si le prix était abordable. Une équation qui demande du travail.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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