Mardi dernier, la Commission
européenne a annoncé l'adoption par le
Conseil, composé des quinze ministres des Finances
européens, d'un nouveau régime de TVA applicable
aux services fournis via Internet. Avec ces mesures,
le Conseil souhaite mettre sur un pied d'égalité l'ensemble
des sites de commerce électronique. Ceux-ci seront dorénavant
assujettis à la TVA sur les produits et services vendus
à l'intérieur de l'Union européenne.
En revanche, seront exemptés de TVA les produits
et services distribués en dehors de l'Union.
En
clair, selon ce texte, les sociétés placées
en dehors de l'Union mais qui commercent en ligne avec
un pays membre devront appliquer la TVA sur les transactions.
Jusqu'alors, ces sociétés, notamment américaines,
étaient exemptées de taxe au grand damne
des entreprises européennes. "Je
me félicite de la décision du Conseil d'adopter le régime
de TVA applicable aux produits numériques, souligne
dans un communiqué Frits Bolkestein, commissaire
européen chargé de la fiscalité. Ces mesures permettront
de supprimer le désavantage concurrentiel qui, à l'heure
actuelle, handicape considérablement les entreprises
européennes par rapport aux prestataires de services
numériques non établis dans l'UE lorsqu'ils exportent
au niveau international ou qu'ils vendent à l'échelon
européen"
Les services et produits concernés
par cette nouvelle réglementation sont les logiciels,
les services informatiques, culturels, artistiques,
sportifs, scientifiques, éducatifs, récréatifs ou analogues
ainsi que des services d'information et de diffusion.
Tout site marchand européen
devra donc appliquer, ou non, la TVA selon la situation
géographique du consommateur. Ces
nouvelles règles entreront définitivement
en vigueur à compter du 1er juillet 2003 dans
l'ensemble des Etats membres.
Les
sites situés en dehors de l'Europe qui souhaitent
vendre leur produit à l'intérieur de l'Union
devront s'immatriculer auprès d'une autorité fiscale
dans l'État membre de leur choix. Chaque site facturera
ensuite la TVA au taux applicable dans l'État membre
où réside le consommateur. Le pays d'immatriculation
redistribuera par la suite les recettes de TVA au pays
du consommateur.
Pour la première fois,
les prestataires des pays tiers qui fournissent des
produits numérisés seront ainsi obligés d'appliquer
la TVA sur les ventes aux particuliers. Selon la Commission
européenne, ces règles sont conformes
aux principes fixés par l'OCDE (Organisation
de coopération et de développement économiques) à
Ottawa en 1998. L'Union européenne et les Etats-Unis
poursuivent parallèlement des discussions en
vue d'un accord sur la taxation du e-commerce mais ce
nouveau texte pourrait bien envenimer la situation.
Les lobbies situés
Outre-Atlantique estiment en effet que ces règles
sont discriminatoires à l'encontre des sites
marchands américains. Les Etats-Unis ont menacé
de porter l'affaire devant l'Organisation Mondiale du
Commerce (OMC).
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