Tinubu Square, société
spécialisée dans la gestion en ligne du
risque client appliqué aux places de marché,
vient de boucler une augmentation de capital de 4,5
millions d'euros. Cette levée, la deuxième
pour Tinubu Square, est souscrite à hauteur de
3 millions d'euros par GIMV, une société
d'investissement d'origine belge dotée d'un portefeuille
de 1,25 milliard d'euros. Le reste du tour de table,
1,5 million d'euros, est apporté par des actionnaires
privés issus, selon les propos de Pierre-Emmanuel
Albert (Ndlr : et non pas Robert comme précédemment
indiqué par erreur), le directeur
général de Tinubu Square, "du conseil,
de l'intégration, de la banque et de l'assurance".
Au
total, depuis sa création fin 2000, Tinubu Square
a levé 9,2 millions d'euros. Ce nouveau tour
de table porte la participation de GIMV, nouvel entrant,
"à hauteur de 20-25 %" indique
Pierre-Emmanuel Albert. Chrysalead, le fonds soutenu
notamment par Danone et Valoris, présent pour
la première levée de Tinubu Square, se
retrouve sur une participation "légèrement
inférieure à 10 %". Cette nouvelle
augmentation de capital porte la valorisation globale
de l'entreprise à environ 14 millions d'euros.
Positionné sur les
échanges inter-entreprises, Tinubu Square gère
les aspects du "credit-risk management". Un
concept assez proche de la sécurisation des paiements
en ligne mais adapté à l'environnement
professionnel. Pour les transactions réalisées
sur les places de marché, ouvertes ou privatives,
la société propose une panoplie de services
intégrés visant à garantir les
risques de non-paiement. "Nous apportons des outils
de scoring locaux, développés à
partir des données fournies par Dun & Bradsteet
ou Coface, permettant aux entreprises d'évaluer
en temps réel la fiabilité financière
d'un client, explique Pierre-Emmanuel Albert. En parallèle,
nous proposons une offre d'assurance-crédit afin
de garantir les transactions." Ces outils sont
proposés en intégration back-office pour
des tarifs allant de 1 000 à 15 000
euros. S'ajoutent à ce montant initial un abonnement
mensuel variant entre 1 000 et 20 000 euros
(en fonction de l'atomisation des transactions) et les
primes d'assurance.
Avec cette levée
de fonds, Tinubu Square compte surtout tisser son réseau
commercial au plan européen. "L'année
dernière, nous nous sommes centrés sur
le développement de nos solutions et sur les
partenariats. Maintenant, nous souhaitons passer en
phase active. Nous sommes présents en France,
au Royaume-Uni et au Bénélux. D'ici douze
mois, nous comptons ouvrir des bureaux en Allemagne,
en Espagne et en Italie." La société
revendique 150 comptes en prospect à ce jour
qu'elle espère faire fructifier d'ici la fin
de l'année. "Nous sommes sur un marché
où les décisions se prennent sur des cycles
longs, admet Pierre-Emmanuel Albert. Mais quand un client
est signé, c'est pour quinze ans."
Une clientèle qui
depuis 18 mois a passablement évolué.
Alors que Tinubu Square tablait à l'origine sur
les places de marché horizontales, la société
a dû changer son fusil d'épaule courant
2001 pour s'orienter vers les places de marché
privatives. "Il est vrai que beaucoup de nos premiers
interlocuteurs ont aujourd'hui cessé leurs activités,
étant donné le trou d'air qu'a connu le
secteur des places de marché horizontales. Mais
avec la montée en puissance des places de marché
verticales et privatives, nous avons simplement changé
d'interlocuteurs."
Pour la société,
l'année 2001 s'est soldée par un exercice
sans facturation. Tinubu Square, qui compte un effectif
de 21 salariés, table sur un chiffre d'affaires
2002 d'environ un million d'euros, la croissance devant
se faire les années suivantes "de manière
exponentielle". Les plus curieux retiendront que
le nom de la société est celui de la place
où est située la Banque du Nigeria à Lagos. L'un des
endroits les plus actifs mais aussi les plus risqués
du monde pour les investisseurs.
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