Créée en mars
2000, la place de marché horizontale Hubwoo a été
introduite en Bourse septembre 2000 à 10 euros
l'action. Aujourd'hui coté à 1,2 euro, le
titre a perdu près d'un tiers de sa valeur depuis
le début de l'année, en raison de la publication
de résultats annuels bien moins bons que ceux anticipés
au moment de l'introduction. Avec un chiffre d'affaires
de 2,7 millions d'euros seulement pour son exercice 2001,
contre près de 13 millions d'euros prévus en septembre
2000, Hubwoo a souffert du retard à l'allumage
des places de marchés. Le premier trimestre 2002 se révèle
cependant plus encourageant, et les nouvelles références
signées par la place de marché devraient
aider à son redressement. Jean-François
Cazenave, président du directoire, fait le point
sur Hubwoo.
Les
dernières références signées
"Le mois de juin a été pour nous
l'occasion d'accélérer notre activité.
Nous avons signé un partenariat stratégique
avec Microsoft dans le cadre de notre réseau
mondial de place de marchés horizontales, le
GIG (Global Interoperability Group). Nous avons opté
pour la mise en place d'un seul standard technique pour
pouvoir répondre à nos clients internationaux,
envoyer des transactions partout dans le monde et faciliter
le choix des fournisseurs locaux qui n'auront plus à
hésiter entre les différentes solutions
technologiques. Par ailleurs, la principale branche
du Groupe Saint Gobain, la division vitrage, vient de
nous confier la gestion de sa plateforme d'accès
aux catalogues et à son hub de connexion fournisseurs
et rejoint ainsi plusieurs filiales du groupe qui utilisent
déjà notre place de marché. Dans
ce cas, ce n'est pas de l'ASP.
Ll'outil est installé en interne et la branche
vitrage ne se connecte à la place de marché
que pour les catalogues et les transactions. Enfin,
nous venons de signer un accord avec le groupe pharmaceutique
Sanofi-Synthelabo. C'est notre deuxième client
dans ce secteur après les laboratoires Fournier.
Nous allons débuter notre partenariat en servant
de solution d'e-procurement pour les achats hors production
de Sanofi-Synthelabo Recherche."
Le
nombre de clients et de fournisseurs "Nous
avons six clients annoncés. En réalité,
nous en avons plus mais comme nous sommes cotés
en Bourse, nous ne pouvons pas encore en parler. Ces
six clients sont EDF-Gaz de France, Thomson Multimédia,
Atofina, Saint-Gobain, Groupe Hervé Thermique et les
Laboratoires Fournier. Du côtés des fournisseurs,
nous en comptions quelques 820 au mois de mars, mais
ce chiffre est en forte croissance et nous avons dépassé
le millier. 60% d'entre eux sont en France et les autres
sont situés en Europe et aux Etats-Unis. Je tiens
à préciser que, contrairement à
bon nombre de nos concurrents, nos fournisseurs ont
tous signé un contrat avec nous et payent un
abonnement ainsi qu'une commission sur les transactions.
Il ne s'agit pas d'une simple base de données
achetée."
Les
volumes "Nous avons enregistré 77 millions
d'euros de transactions sur la place de marché
en mars et nous dépassons aujourd'hui la centaine
de millions d'euros. Il y a une très forte progression
actuellement. Mais nous ne pouvons pas aujourd'hui faire
des moyennes sur les transactions, car les écarts-types
sont encore trop grands. Nous avons 175 familles d'achats
et si certains transactions sont à 1 million
d'euros, d'autres sont bien moindres. Ce n'est que vers
la fin de l'année que nous pourrons donner des
estimations selon les familles d'achat."
Le
business model "Nos revenus sont équilibrés
entre les acheteurs et les fournisseurs. C'est évidemment
l'acheteur qui décide de sa politique des prix
avec les fournisseurs en fonction des relations déjà
existantes. Nous essayons de nous immiscer au minimum
entre les deux interlocuteurs. En fait, nous calquons,
les rapports de force, les relations existentes entre
acheteurs et fournisseurs. Notre business model est
basé sur un commissionnement ou un prix fixe
sur la transaction si le volume est linéaire
toute l'année. Tout dépend du type de
famille d'achats, du montant de la transaction et de
la régularité des transactions. Notre
métier est de gérer ce pricing complexe."
La
rentabilité "Nous prévoyons d'atteindre
le point mort à la fin de l'année ou au
début de l'année prochaine. Nous pourrions
l'atteindre plus rapidement si nous arrêtions
d'investir dans la technique mais nous allons sortir
une nouvelle version de la plateforme début septembre.
Chaque année, nous sortons une nouvelle version
plus évoluée et cela représente
à chaque fois quelques millions d'euros."
Le
développement international "Cela
a été très compliqué de
mettre en place un réseau de places de marché
horizontales alors que le marché était
encore peu mature. Nous avons pris plus d'un an pour
nous rassembler et créer le GIG (Global Interoperability
Group). Il est composé aujourd'hui de sept places
de marché horizontales [BT Ignite, eScout,
IBX, Opciona, SESAMi, T-Systems International et Hubwoo,
ndlr] et forme le premier réseau mondial
de ce type. Nous avons établi des prix standards
mondiaux pour les grands clients mais, localement, les
modèles sont différents."
La
vision du secteur des places de marché "Les
places de marché verticales sont une grande illusion.
Selon moi, il faut qu'elles mettent l'ensemble de leur
argent sur les liaisons verticales entre acheteurs et
fournisseurs et qu'elles ne s'occupent que de ce problème
pendant les dix ans à venir si elles veulent
réussir. C'est pourquoi je crois que les grosses
places de marché ont un avenir. Il faut forcément
des places de marché spécialisées
pour certains types de produits très spécifiques,
mais elles devront se focaliser sur des standards d'échanges
et sur quelques enchères importantes métier
par métier si elles veulent survivre. A terme,
il devrait en rester moins de trois par secteur. Le
cas des places de marché horizontales est beaucoup
plus simple : il s'agit de faire du volume. C'est
à l'acheteur de définir le type de produit
qu'il recherche et c'est aussi souvent lui qui désigne
les fournisseurs avec lesquels il souhaite travailler.
Je pense que dans ce domaine, il devrait en rester moins
de trois par continent, un peu comme les Bourses aujourd'hui."
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