La Commission Brun-Buisson
(du nom de son président, Francis Brun-Buisson,
magistrat à la Cour des Comptes) avait été
chargée il y a un an et demi par le gouvernement
Jospin de prendre une décision sur l'opportunité
ou non de taxer la copie privé sur supports numériques.
Ce n'est que maintenant, et après de nombreux
rebondissements, que la commission a finalement pris
sa décision : jeudi dernier, elle a adopté
le principe d'une rémunération de la copie
privée sur certains supports numériques
comme les baladeurs, chaînes-hifi, téléviseurs,
décodeurs, autoradios ou magnétoscopes.
Seuls échappent pour l'instant à cette
taxe les micro-ordinateurs et les consoles de jeu. Tout
ce qui contient un disque dur intégré
sera désormais taxé, à compter
de la publication au Journal Officiel de cette décision,
soit d'ici une quinzaine de jours.
La
décision de la commission a été
entérinée à dix-huit voix contre
une (l'UFC-Que Choisir), tandis que les industriels
du secteur ont boycotté la réunion en
signe de protestation. Dans un communiqué, l'association
de consommateurs a tenu à rappeler "son
attachement au droit de la copie privée et à
l'existence d'une commission décissionnaire indépendante."
Autre raison de son hostilité, l'UFC Que Choisir
réfute la "fixation aléatoire de
la redevance appareil par appareil, qui ne permet pas
de contrôler le montant global de la erdevance
pour copie privée. Le consommateur est alors
soumis à une logique inflationniste à
mesure que les supports numériques arrivent sur
le marché." Elle prévoit de faire
une contre-proposition au ministère de la Culture
en septembre prochain.
Le montant de la redevance
fluctuera en effet selon les produits et en fonction
de la capacité de stockage. La redevance varie
entre 10 euros (moins de 40 Go) et 15 euros (plus de
40 Go) pour la télévision interactive
et entre 8 euros (moins de 5 Go) et 20 euros (40 Go)
pour les baladeurs, chaînes-hifi et autoradios
numériques.
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