Le Net
MMS : mode d'emploi
L'arrivée des messages multimédias mobiles (textes, sons, images) intéressent l'ensemble des acteurs liés à la mobilité. Le JDNet fait le point sur les avantages liés à ce nouvel outil et ses faiblesses. --> (Vendredi 26 juillet 2002)
         

La chaîne des acteurs professionnels impliqués dans le développement de la téléphonie mobile en Europe scrute avec attention le marché émergeant du MMS, les messages multimédias mobiles. Un nouveau produit qui commence à faire l'objet d'opérations de sensibilisation auprès du grand public en France. Pour preuve, le portail Lycos.fr, dont la page d'accueil vient d'être reliftée, a ouvert un espace dédié au MMS dans sa chaîne mobile en collaboration avec Nokia. Le JDNet fait le point sur ce nouveau support interactif.

MMS : kézaco ? MMS est une contraction du terme anglophone Multimedia Message Service. Il s'agit de la nouvelle génération de SMS (Short Message Service) ...en plus interactive : au-delà du texte, le MMS permet d'envoyer des images et du son. Dans sa formule enrichie, le MMS permettra d'envoyer des fichiers vidéos lorsque les réseaux UMTS (téléphonie troisième génération ou 3G) seront déployés.

Comment ça marche ? Théoriquement, un utilisateur A peut envoyer un MMS par le biais d'un appareil GPRS à l'utilisateur B en possession d'un équipement similaire. Sur un schéma simple, l'abonné A compose et envoie un MMS à l'abonné B. Celui-ci reçoit une notification par SMS d'une URL. Par le biais des fonctions Wap de son terminal mobile, l'abonné B peut alors consulter le MMS et le stocker. Un MMS peut être envoyé sur un compte mail (via le protocole SMTP). Le destinataire peut dans ce cas consulter le contenu du MMS sur son PC. En retour, il pourra envoyer un MMS à partir de son compte mail PC.

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Quelles applications ? Il faut se tourner du côté du Japon pour découvrir toutes les promesses du MMS. L'opérateur mobile J-Phone (filiale de Vodafone) a développé le service "Sha Mail", qui est novateur sur ce thème et qui bénéficie d'une grande popularité auprès de ses abonnés (12 millions au Japon). On peut s'attendre à la généralisation de pratiques comme l'échange de photos personnelles, de cartes de voeux ou d'anniversaire, l'envoi de newsletters adaptées au format MMS, le transfert de sonneries polyphoniques, des fichiers de musique, etc.

Qui prend en charge le développement technique du MMS ? Le Wap Forum tente aujourd'hui de fédérer les différentes initiatives à ce sujet au niveau européen. C'est le protocole de transport Wap qui a été retenu pour l'envoi de MMS. Tous les opérateurs de téléphonie mobile s'intéressent à ce marché. Chacun d'entre eux développe le MMS en s'appuyant sur le standart GSM, sur lequel repose l'ensemble de leurs activités réseau traditionnelles, en attendant l'UMTS. Quant aux fabricants de terminaux mobiles grands publics (Nokia, Ericsson, Sagem, etc.), ils développent des nouveaux produits GPRS (téléphonie 2,5G), susceptibles de supporter ce nouvel outil de communication multimédia.

Quels terminaux pour accéder aux MMS ? Le développement du MMS est lié à celui des terminaux mobiles GPRS, capables de transférer des données. Dans cette gamme de produits mis en vente en France, se trouvent le Nokia 7650, le Sony l'Ericsson T68i & T300, le Samsung T100 et le Philips Fisio 820. A priori, seuls les deux premiers modèles communiquent sur les applications MMS. Ils disposent de caractéristiques essentiels pour traiter les messages multimédias mobiles, à savoir, un écran avec affichage en couleur et une fonction numérique de prise de photos qui permet de transférer directement les clichés à partir du mobile.

Quels modèles économiques ? C'est certainement le point le plus sensible. L'exploitation des MMS entrerait essentiellement dans le cadre d'une approche "MO - MO" (pour Mobile Originated), c'est-à-dire de personne à personne. En clair, les MMS sortants seront facturés, pas les MMS entrant. Mais dD'autres sources de revenus pourraient surgir comme des formats publicitaires adaptés au MMS.

Quelle facturation ? Le principal critère de facturation devrait être le volume de données transmis par MMS. Une approche qui va nécessiter l'élaboration d'un coût moyen par paquet IP envoyé. Certains problèmes spécifiques risquent alors d'apparaître : il n'existe pas de limite de taille d'une image intégrée à un message MMS sur certains terminaux. Dans ce cas, comment prendre en compte le volume de données, dont le coût final de transmission pourrait devenir rapidement exorbitant.

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Quels sont les freins ? Axel Dreyfus, PDG d'Haiku, prestataire spécialisé dans le développement d'applications mobiles, énumère plusieurs obstacles en fonction des acteurs de la chaîne. *Dans le rang des opérateurs mobiles français, aucun accord de roaming (Ndlr : interconnexion entre les réseaux) n'a été signé pour développer les échanges de MMS entre Orange, Bouygues Telecom et SFR. Autant dire que la perspective d'accords entre opérateurs mobiles et fournisseurs d'accès Internet, qui interviennent en cas d'envois de MMS à partir d'un compte mail, est encore plus éloignée. Du côté des éditeurs diffuseurs de contenus MMS, il n'existe pas de solutions de gestion de droit numérique. En clair, le contenu n'est pas protégé via MMS, il pourrait être éparpillé dans la chaîne de diffusion. Pour les utilisateurs finaux, le catalogue de terminaux mobiles GPRS supportant les applications MMS est encore restreint en France. Mais les gammes vont s'étoffer rapidement. Mais nouveauté oblige, les prix des mobiles sont élevés. Comptez plus de 500 euros. Actuellement, il est difficile de savoir si le grand public adoptera donc le MMS aussi aisément que le SMS."

Commercialement, où en est-on ? En Europe, des opérateurs mobiles européens comme Telenor, D2, Telecel, TMN, MMO2 et Sonera ont déjà déployé des tarifications MMS sur leur marché local. Des offres commerciales ont été lancées dans neufs pays européens dont la Norvège, la Finlande, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et le Portugal. En France, Orange (filiale mobile de France Télécom) a effectué un test MMS à l'occasion du Tournoi des Cinq Nations début mars, en collaboration avec l'agence de contenu délégué Relaxnews. Plus récemment, des prestataires SMS comme Freever ou Buongiorno France ont présenté des expérimentations liées au MMS.

Quel marché ? En France, Axel Dreyfus, d'Haiku, estime qu'il n'y aura pas de chiffre d'affaires significatif sur le marché des messages multimédias mobiles avant fin 2003. Selon une récente étude du cabinet Frost & Sullivan, le marché européen des MMS devrait représenter 26,9 milliards de dollars d'ici 2006.

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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