Pas facile de comparer les
résultats semestriels de Valtech avec ceux de
2001. La SSII a en effet "omis" d'intégrer
dans son communiqué publié hier un comparatif
détaillé des résultats d'une année
sur l'autre. Et comme le communiqué de l'année
précédente était inaccessible sur
le site de Valtech, il ne restait plus qu'à recourir
aux archives du JDNet pour mettre en parallèle
les premiers semestres 2001 et 2002... Il en ressort
une franche dégradation du résultat net
de la SSII, qui passe de -5,5 millions d'euros en 2001,
à -10,2 en 2002 (-46 %). En terme de chiffre
d'affaires, Valtech voit ses revenus passer de 63,2
millions d'euros au premier semestre 2001 à 53,1
millions sur les six premiers mois de cette année,
soit un recul de 15,5 %. Enfin, l'EBITDA qui était
positif en 2001 (+ 1,6 million) devient négatif
en 2002 (-0,8 million).
Valtech
est embourbée dans la crise du marché
des sociétés de services. "La forte
récession sur le marché français
depuis le début de 2002 a fait tomber nos marges
dans le rouge au cours du deuxième trimestre,
reconnaît la SSII dans son communiqué.
Le manque de flexibilité relatif à l'ajustement
des coûts en France pourrait ralentir le redressement
de nos activités françaises. Nous pensons
renouer avec des résultats profitables au premier
trimestre 2003." En revanche, la société
prévoit que l'ensemble de ses activités
internationales seront profitables au second semestre.
Mais globalement, on peut s'attendre
à une nouvelle dégradation des résultats
pour le troisième trimestre : la période
estivale atone et la réduction d'effectif du
deuxième trimestre (-12 %, soit 95 personnes)
jouent en défaveur du groupe de conseil en management
et technologies. Valtech table d'ailleurs sur un chiffre
d'affaires entre 21 et 22 millions d'euros au troisième
trimestre. Sur le dernier trimestre, les prévisions
sont de l'ordre de 23 à 25 millions.
Bien que ses pertes aient
doublé, Valtech s'est pourtant efforcé
de les limiter. Outre les licenciements, la SSII a été
amenée à fermer ses bureaux de Munich
et d'Uppsala (Suède). Les frais de restructuration
ont atteint 3,2 millions d'euros pour le premier semestre
et la dépréciation d'actifs financiers
s'inscrit en négatif dans les comptes à
hauteur de 2,9 millions d'euros. Enfin, en ce qui concerne
le niveau de trésorerie, Valtech revendique 5,3
millions d'euros, en recul de 1,9 million depuis le
début de l'année 2002. La trésorerie
était de 6 millions d'euros à la fin du
premier semestre 2001.
Cotée au Nouveau
Marché, l'action Valtech a terminé inchangée
hier à, 0,59 euro. Depuis le début
de l'année, le titre a perdu près de 75 %
de sa valeur. Au cours de cet été, Valtech
s'est retrouvée au centre de rumeurs de rachat
qui ont transformé la valeur en titre spéculatif.
Un démenti, publié le 12 août par
les dirigeants, n'a pas suffi pour calmer la situation,
d'autant plus que ces derniers ont procédé
à la vente d'actions trois jours plus tard. Jean-Yves
Hardy (PDG), Olivier Cavrel et Eric Mouilleron, tous
trois membres du comité de direction, avaient
franchi en baisse le seuil de 10% du capital (ils sont
maintenant à 9,67 %).
Il leur a fallu s'expliquer
très rapidement sur cette vente d'actions, qui
avait pour but de financer le paiement des amendes infligées
par la COB (Lire le communiqué
de la société du 28/08/02). Celle-ci
reproche aux fondateurs de Valtech d'avoir participé
à une augmentation de capital en novembre 1999 alors
que le prospectus de cette opération ne faisait pas
état de leur intention d'y souscrire. Le montant cumulé
des amendes s'élevait à 100.000 euros, celui des cessions
s'établit à 150.000 euros. Depuis, cet événement,
le titre reste très volatile.
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