Arrivé à mi-parcours, Wanadoo confirme à nouveau ses objectifs : dégager en Ebitda consolidé positif dès cette année et un résultat net positif en 2003. Contrairement à sa maison-mère et à Orange, contraints à un report de publication en raison du dossier MobilCom, la filiale Internet de France Télécom a présenté hier matin, comme prévu, ses résultats semestriels. Des résultats qui ont surpris favorablement les analystes.

Il en ressort un chiffre d'affaires de 918 millions d'euros, en hausse de 33 %, et un Ebitda consolidé positif de 28 millions d'euros, alors que celui-ci s'inscrivait en négatif de 57 millions au premier semestre 2001. L'autre bonne surprise vient du résultat opérationnel, qui passe en un an d'une perte de -76 à -4 millions d'euros. Si le second semestre confirme la tendance, Wanadoo devrait donc réussir à appliquer sa nouvelle signature commerciale, "Positive Generation", à ses résultats financiers.

Dans l'empilement "Internet-Annuaires", le transfert de charge propre à Wanadoo reste constant sur les six premiers mois de l'année. Le segment Annuaires, avec un Ebitda de 132 millions d'euros, assure l'assise financière de la filiale de France Télécom. Le pôle Internet, qui accuse un Ebitda négatif de 87 millions d'euros, gagne néanmoins en ampleur en affichant, pour la première fois, un chiffre d'affaires (516 millions d'euros) supérieur à celui du segment Annuaires (401 millions).

Le bloc Internet, avec une croissance globale de 69 %, réussit à dégager un Ebitda positif de 5 millions d'euros sur son marché le plus mûr, la France, où le FAI s'apprête à lancer ses quelques 150 portails locaux. Fin juin, Wanadoo revendiquait un parc total de 6,83 millions d'abonnés (+36 %) et 1,46 milliard de pages vues par mois sur ses portails (+34 %). "Avec ces résultats, réalisés avec près d'un an d'avance sur nos prévisions, a souligné lors de la présentation Nicolas Dufourcq, le PDG de Wanadoo, nous démontrons qu'il est possible de conjuguer croissance et rentabilité."

La publication des résultats semestriels aura également permis à la filiale de France Télécom de faire le point sur sa politique de croissance externe, après les acquisitions des FAI néerlandais MyWeb et espagnol eresMas menées au début de l'été. Alors que les rumeurs sur un possible intérêt de Wanadoo pour Tiscali se sont multipliées ces derniers temps, Nicolas Dufourcq a indiqué ne pas vouloir engager, dans l'immédiat, "la société dans une acquisition importante. Il n'y a pas de dossier Tiscali ouvert chez nous aujourd'hui". La preuve, en tout cas, qu'un dossier Tisacli circule sur la place européenne.