Malgré un marché
évalué à 15 milliards d'euros cette
année, les services mobiles multimédias
européens devraient afficher un taux de pénétration
modéré dans les années qui viennent.
Selon la dernière étude de l'Idate (Services
de données mobiles : derniers développements et
perspectives de marché*), la locomotive de l'Internet
mobile devrait rester à moyen terme la famille
des SMS
avec un taux de pénétration
en 2005 de 56 % parmi les 340
millions d'abonnés
mobiles européens (soit 190 millions d'utilisateurs).
A cette échéance, 23 %
des abonnés (soit 81 millions) devraient se tourner
vers les services mobiles multimédias. Cette
nouvelle vague bénéficiera en grande majorité
au GPRS.
Le Wap,
qui perdra de sa pertinence, et l'UMTS,
qui prendra progressivement sa place sur l'échiquier,
resteront en retrait.
En
attendant le réel essor des services mobiles
multimédias via les réseaux de télécommunication
de nouvelle génération, le SMS
premium, canal de mini-messages surfacturés
(SMS+ en France), devrait servir de relais croissance.
Le marché global du SMS payant devrait atteindre
6 milliards d'euros d'ici 2004 en Europe occidentale
et restera le principal canal de communication mobile
jusqu'en 2006. Mais au cours de cette période,
note l'étude, son usage devrait se transformer.
Le marché des SMS "Application to Person"
(services SMS) devrait prendre le dessus sur les échanges
SMS "Person to Person" (échanges directs).
Parallèlement, la déclinaison
interactive du SMS, le MMS, devrait prendre position.
Ses fonctionnalités sont même considérées
comme le principal produit d'appel des terminaux GPRS.
A la fin 2004, l'Idate estime que 30 millions d'abonnés
mobiles européens seront des "utilisateurs
actifs" des réseaux de téléphonie
dit de "2,5 génération", ce
qui représentera 9 % du parc total d'abonnés
cellulaires.
Reste qu'en l'état actuel,
beaucoup de freins technologiques doivent être
surmontés pour imposer les services de messagerie
multimédia. Les fabricants de terminaux mobiles
et les équipementiers réseaux devront
notamment parvenir à développer une interopérabilité
technique sans faille. Un préalable nécessaire
pour permettre au marché des MMS de décoller.
Dans le même temps, les opérateurs mobiles
devront élaborer un modèle économique
en vue d'un développement du "MMS premium",
qui devrait apparaître d'ici deux ans.
Enfin, à force de trop regarder le marché
multimédia mobile grand public, les acteurs en
place risquent d'oublier le potentiel de revenus générés
par les services mobiles professionnels (portables et
PDA). En 2005, ils pourraient représenter un
marché de 4,1 milliards d'euros.
Aux côtés des
services de messagerie, d'autres technologies sont attendues
en Europe comme
l'i-Mode.
Celle-ci est déjà arrivée aux Pays-Bas
(via les réseaux GPRS de KPN Mobile) et en Allemagne.
La Belgique devrait suivre. Fort de sa licence acquise
auprès de DoCoMo, qui exploite le filon i-Mode
au Japon depuis 1999, Bouygues Telecom compte importer
cette technologie en France. Il reste toutefois une
interrogation : le succès rencontré par
l'i-Mode au Japon sera-t-il renouvelé sur le
Vieux Continent ? Quant à l'UMTS, divers opérateurs
mobiles européens ont récemment annoncé
qu'ils repoussaient les développements de la
"téléphonie 3G". Selon l'Idate,
face à ces atermoiements, l'UMTS devrait apparaître
comme un relais de croissance au mieux à partir
de 2006. Bref, le SMS est roi pour encore quatre bonnes
années.
* "Services de données mobiles: derniers
développements et perspectives de marché", une étude
publiée par l'Idate (3ème édition, septembre 2002).
Disponible en format PDF sur Idate.fr.
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